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Dans le ciel une lune rouge,
Volutes d’une nuée ardente,
La nuit, qui s’avance et qui bouge,
Epaisse, secrète et affidente.
Sur la moire son reflet ondule,
Pourpre ballet dessus les ondes,
Aux heures des âmes incrédules,
Les pensées ruminent en rondes.
Perdue dans un sombre tumulte,
Sous l’épaisseur des cendres chaudes,
La ville, que la poussière occulte,
Se meurt, bien plus qu’elle ne s’érode.
Résonne, la plainte des nénies,
Tandis que s’écoulent les plaies,
Par trois fois, chacun se dénie,
Egrenant ainsi son chapelet.
Les voici filant sous le vent,
Grises, tourmentées, sombres et grasses,
Ces ombres des moulins d’avant,
Nues dans le ciel qu’elles embrassent.
Ici donc l’heure des sacrifices,
Offrande nocturne des souffrances,
Victimes des sombres maléfices,
Agneaux des instantes flagrances.
Le temps lui s’enfuit plus avant,
Laissant nos hier à la traîne,
Le ciel si sombre paravent,
S’étale obscur et nous entraîne.
En le chaos et la pénombre,
En l’apocalypse des choses,
Les êtres deviennent des ombres,
La nuit, en le jour se dépose.
(13/04/2014)