La froideur d’un matin,
Pluie cinglante qui tombe,
À l’instar d’un chagrin
Emporté par les trombes.
Regard froid qui entaille,
Qui vous perce et qui glace,
Dans le bruit d’un ventail
Qui s’agite sur place.
Il n’est point d’avancée
En ce sombre maintien,
C’est sinistre et glacée
Que la nuit vous retient.
Oui cette aube se traine,
Comme s’étire un linceul,
Impavide vous entraine,
Loin de tout vous esseule.
Là le jour se refuse,
Impérieux vous regarde,
Votre peine recluse
En l’averse blafarde.
Fallait-il donc se taire
Ne jamais avouer ?
Garder en soi cet air
Le faire se déjouer ?
Retenir ses paroles,
L‘élan de l’intérieur,
Pour ne tenir qu’un rôle,
Banal et sourieur.
Tout simplement l’attendre,
La vivre sans l’appeler,
Pour point ne se méprendre,
Discrètement l’épeler.
Attendre sa survenue,
Là-bas sur l’horizon,
Si plein de retenue
Lié par la raison.
S’en voir venir l’aurore,
Si belle et si légère,
Dans un silence d’or,
Troublante passagère.
(14/01/2014)