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15 mars 2020 7 15 /03 /mars /2020 12:14

Telle une branche sèche et torse,

Comme figée dans l’espace,

Une branche sans écorce,

Silhouette si lasse.

 

Sa peau blanche et marbrée,

Veines bleutées qui serpentent,

Là cette ombre non ambrée

Dans une chambre indolente.

 

La lumière en rayons,

Qui diffuse et souligne,

Un désordre, des haillons,

Se révèlent sous ces lignes.

 

Son regard là si terne,

Immobile et vitreux,

Telles de mortes lanternes

Sont ces yeux en leurs creux.

 

Jaunies et violettes,

Là ces taches sur ses bras,

Cicatrices si nettes,

Sur le gris blanc des draps.

 

Le silence, rien ne bouge,

Le corps semble posé,

Cet antre est un bouge,

Son teint couperosé.

 

Si maigre et fatigué,

Des os que l’on habille,

Le jour est au muguet,

Blafard qui se maquille.

 

L’écume sèche sur ses lèvres,

Son souffle s’est arrêté,

Cette âme n’a plus de fièvre,

Ni même semble apprêtée.

 

La sorgue a son visage,

Si have et si creusé,

Ce taudis paysage

Comme lui aussi...usé.

 

Un trou dedans son bras,

Petit comme une aiguille,

L’opiacé ce cobra,

Sa seringue qui mordille.

 

La vie n'a plus sa place

En ce lieu comme en lui,

Ici l'effroi se glace,

Plus rien céans ne luit.

 

Il dort dans sa sale mort,

Étouffé par son fiel,

N’est plus ci que son corps,

Ignoré par le ciel.

 

 

(15/03/2020)

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10 mars 2020 2 10 /03 /mars /2020 22:44

Où sont-ils donc tous ces amis ?

Ces gens-là qui m’accueillaient ?

Dans cette foule j’étais parmi,

Comme une fleur que l’on cueillait.

 

Il ne me reste que leur silence,

Ci dans mon cœur la vacuité,

Ce vide si lourd d’indifférence,

Un sentiment de viduité.

 

Je suis bien seul au lazaret,

Ame d’un ladre pleine de péchés,

Pestiféré mis aux arrêts,

Par leur mépris… comme empêché.

 

D’un jour à l’autre n’être plus rien,

Jeté si vite aux oubliettes,

Nulle attention pour ce vaurien,

Plus ne chérera la bobinette.

 

Ainsi va donc cette justice,

Des faux amis et connaissances,

Dans leur morale sans interstices,

Sont des bûchers d’incandescence.

 

Oui j’ai fauté malheureusement,

Faut-il pourtant m’abandonner ?

Me crucifier silencieusement,

Au pilori me condamner ?

 

Comme une affiche que l’on déchire,

Un graffiti que l’on efface,

Ils ont si vite sans réfléchir,

Tourner leur pas, changer de face.

 

J’attendrai seul mon jugement,

Dans l’antichambre de leur absence,

Je réglerai… le règlement,

Ma vie d’ailleurs n’a plus de sens.

 

Toujours le monde reprend son cours,

Nul n’est vraiment indispensable,

Je n’ai pas eu droit au recours,

Moi petit grain… d’un tas de sable

(10/03/2020)

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10 mars 2020 2 10 /03 /mars /2020 13:33

J’ai toujours su son existence,

Enfant déjà je la savais,

Je la sentais si d’importance,

Dans cette vie qu’elle nous pavait.

 

Ils avaient beau vouloir la taire,

La fuir sans cesse et la cacher,

Ci faire comme si elle n’était guère,

Qu’il suffisait de relâcher.

 

Elle était là ! Je la voyais !

Là telle une ombre, une compagne,

Je l’entendais me tutoyer,

Telle une amie dans ma campagne.

 

Tous ne cherchaient qu’à l’oublier,

A faire comme si… c’était fini,

Que l’on pouvait s’en délier,

Pour se tisser… un infini.

 

Plus de douleurs ni de souffrances,

De mal maudit de peste noire,

Une vie si belle dans l’insouciance,

La vie n’est plus... un entonnoir.

 

Là des remèdes, ci du confort,

Une sinécure sans un avoir faim,

Plus aucune guerre, ni même d’effort,

Une promenade sans guère de fin.

 

Pourtant la nuit je l’entendais,

Elle me parlait si doucement,

Dans le silence je l’attendais,

Le cœur battant si fortement.

 

Elle me disait qu’un prochain jour,

Il me faudrait ...payer l’octroi,

Que des rideaux longs de velours,

Seraient tirés... bien à l’étroit.

 

Jamais la mort ne sera plus,

Depuis l’enfance elle nous côtoie,

On la pensait comme un surplus,

Elle nous attend... dessous son toit.

(10/03/2020)

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5 mars 2020 4 05 /03 /mars /2020 18:11

Elle a lâché ma main,

Sa main si caressante,

Noircissant mes demains,

Sans pensées innocentes.

 

Son doigt qui me désigne,

M'accuse menaçant,

Ce doigt là qui m'assigne,

Formel et incessant.

 

Hier est autrement,

Sans plus aucune mesure,

Hier…maintenant ment,

Affirmant d’être sûr.

 

Un regard solitaire,

Sans nul autre retour,

Une peur qu’elle disait taire,

Lors ci remplace l'amour.

 

Tel un vase éclaté,

Brisé... tout de morceaux,

Si vite elle s’est hâtée,

Me jetant au ruisseau.

 

Coupable et sans défense,

Verdict balancé,

Tout ça ne fut qu’offense,

Toute entière offensée.

 

Les mots n’ont plus de sens,

Sont devenus calcul,

Porteur d’une indécence,

Aussi de ridicule.

 

Si seul en place publique,

Porté au pilori,

Taisant toute supplique,

Le cœur endolori.

 

Il est si peu à dire,

Je suis un condamné,

Un être à bien maudire,

Cette âme ici damnée.

(05/03/2020)

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4 mars 2020 3 04 /03 /mars /2020 20:35

Dans le cœur et le corps,

Là où se crée le cri,

N’ayant cure du décor,

Le secret du décri.

 

Ce cri aussi encore,

Ce corps ici décrit,

Un chœur sans un accord,

Un corps et son écrit.

 

Un cœur qui ne souscrit,

Ne battant plus l’accord,

Ce corps là d’un proscrit,

Se récrie sans raccord.

 

Amour à ras le cœur,

L'amer à bras le corps,

Ci le merle moqueur,

Là la mer en décor.

 

Mais où et donc ni car ?

Cruel est carnivore,

Si grand est donc l’écart,

Ce quart que l’on dévore.

 

Le chœur battant sa coulpe,

Ici là et encore,

Cœur cor formant un couple,

Un seul et unique corps.

 

Il est aussi cet or,

Si bien coordonné,

Que j’avais mis dehors,

Car bien mal ordonné.

 

Des mots cruels et crus,

Donnant ci de la voix,

Démons duels écrus,

Offrant ici leur voie.

 

De simples jeux de mots,

De maux dedans un corps,

Mots simples et jumeaux,

Encore, toujours encore.

(04/03/2020)

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29 février 2020 6 29 /02 /février /2020 11:37

N’avoir qu’une seule pensée de soi,

Une pensée solitaire,

N’avoir qu’une seule idée de moi,

Une idée délétère.

 

Un refrain, crédo incessant,

En écho dans la tête,

Bourdon assourdissant

Qui résonne et entête.

 

Monomanie de notre esprit,

Images en scansion,

De tout son être le mépris

Sans aucune rémission.

 

Chercher, vouloir s’en évader,

Là quitter ce décor,

De soi-même pouvoir s’éluder,

Pouvoir quitter son corps.

 

Faire taire cette voix, ces mots intimes,

Cette rumeur qui flagelle,

Crier, hurler, faire taire son crime,

Cette conscience qui harcèle.

 

Vomir d’un seul coup ce dégoût,

Tout ce fiel intérieur,

Vidanger en soi cet égout,

Cet effroi, sa frayeur.

 

D’un geste éviscérer son âme,

Vif se briser le crâne,

Faire sortir ce pus et ces larmes,

Du profond des arcanes.

 

Ne plus pouvoir se regarder,

A se crever les yeux,

Jamais, ne plus raison garder,

Sinon penser adieu.

 

Se condamner sans peur à mort,

Faire taire ce contempteur,

Partir alors dans son remord,

Ce vide rédempteur

(29/02/2020).

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27 février 2020 4 27 /02 /février /2020 19:24

La brume déborde et se déverse,

Là… tel un torrent vaporeux,

Si lente et nuageuse averse,

Dessus ces monts rocheux.

 

Elle coule, turbide évanescente,

Débord d’une rivière,

Glissant par ci-dessus la pente,

Déplaçant sa lisière.

 

C’est une lave venue des cieux,

Légère et cotonneuse,

Ecran gris coulant silencieux,

Vague blanche et raboteuse.

 

Semblant là habiller les pans,

Comme déroulant sa robe,

Tel un impalpable serpent

Qui s’enfuit et enrobe.

 

Elle glisse lente sur les penchants,

S’écoule grise et blanchâtre,

S’avance leste en s’épanchant,

Dessus l’amphithéâtre.

 

Dès lors il n’est plus aucune cime,

Non plus d’arêtes vives,

La brume la montagne décime

Sous ce voile qui arrive.

 

Comme une avalanche alentie,

Qui dévale et s’étale,

S’en venant petit à petit,

S’étendre sur le val.

 

Elle roule et glisse dessus la plaine,

Masse informe et vivante,

S’avance toute et s’étire sans peine,

Sans son ombre suivante.

 

Cette étendue, drap de coton

Qui recouvre l’instant,

Brouillard épais et molleton

Apposés et flottants.

(27/02/2020)

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25 février 2020 2 25 /02 /février /2020 18:19

Un, deux, trois… quelques comprimés,

Ensemble ou à la suite,

Avaler… sans le réprimer,

Un peu d’alcool ensuite.

 

Continuer…. Comme une danse,

Une Geste à deux temps,

Que se dissolve la substance,

En l’esprit de l’instant.

 

Là… tel un chevalier sans peur,

Combattre ses démons,

En cette brume cette torpeur,

Seul…par vaux et par monts.

 

Sans forces… sourire de la défaite,

De cette fuite lente,

En l’abandon, vivre une fête,

Si douce et violente.

 

Lors… ressentir au mieux l’ivresse,

Cette chute de l’âme,

Cette étrange tendresse,

Ce corps mol qui se pâme.

 

Sentir s’abaisser les paupières,

Venir l’obscurité,

Qu’au-dedans naisse une lumière,

Une autre cécité.

 

Laisser se faire cet abandon,

Cet appel silencieux,

De soi ne plus être qu’un don,

Au néant ou aux cieux.

 

Déshabiller ci son esprit,

Lui ôter notre corps,

En ce deuil que l’on s’est prescrit,

Quelques cachets encore.

 

Une âme blessée qui se libère,

Qui s’ôte ses souffrances,

Une mort si douce que rien n’obère,

Instant de délivrance.

(25/02/2020)

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24 février 2020 1 24 /02 /février /2020 19:33

Cet instant si ténu, magique,

Celui de la toute plénitude,

Ce moment-là, bellement tragique,

En son essence et finitude.

 

Bien-être issu de notre mal,

Béatitude de la souffrance,

Douleur insigne et optimale,

Sans aucune autre concurrence.

 

Une ivresse en sa démesure,

En ce grand abandon de soi-même,

Extase en soi sans la mesure,

Sublime intime requiem.

 

Alors comme départi de tout,

Comme insensible à autre chose,

Sans que plus rien ne nous secoue,

Dessous ce voile qui là se pose.

 

Ci tout entier de ce bien-être,

Libre, sans peur et ni pensée,

Là devenu du temps le maître,

En ce moment de l’impensé.

 

Cette caresse ô si prégnante,

Frôlant le cœur, frôlant notre âme,

Cette émotion là si poignante,

Sa soumission qui nous réclame.

 

Dans cet instant et sur son seuil,

Capituler béatement,

Sur un étang comme une feuille,

Etre emporté tout doucement.

 

Glisser hors soi, hors notre peine,

Ne voulant plus se retenir,

A cette marée si peu lointaine,

Pouvoir entier appartenir.

 

Se fondre alors en ce néant,

Comme bien heureux qu’il nous confonde,

N’être qu’une goutte d’un océan,

N’étant là plus de notre monde.

(24/02/2020)

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15 février 2020 6 15 /02 /février /2020 18:54

Cet espoir apaisé,

De l'instant apaisant,

Hors la vie malaisée,

De souvenirs malfaisants.

 

Effacer tout son corps,

Ses pensées et douleurs,

Jamais plus, plus encore,

De visions en couleurs.

 

Mettre fin à ce tout,

Des autres s'éluder,

Disparaître de partout,

De l'ailleurs préluder.

 

Se punir à jamais,

S’ôter de son présent,

Cette vie bien entamée,

La finir en gisant.

 

La lame ou le poison,

Le sang ou bien le rêve,

Sortir de sa prison,

Pour l'évasion si brève.

 

Soi-même se condamner,

A l'aune de sa morale,

Là bourreau spontané,

Sans nul cérémonial.

 

Trouver ce grand courage,

Cette forte décision,

Sans autre déballage,

En toute concision.

 

Pouvoir étreindre sa peur,

Crever ce lourd abcès,

Ce fol esprit frappeur,

L'étrangler au lacet.

 

J'attends tellement ce jour,

L'instant de ma raison,

De partir pour toujours,

Sans besoin d'oraison.

(15/02/2020)

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