La brume déborde et se déverse,
Là… tel un torrent vaporeux,
Si lente et nuageuse averse,
Dessus ces monts rocheux.
Elle coule, turbide évanescente,
Débord d’une rivière,
Glissant par ci-dessus la pente,
Déplaçant sa lisière.
C’est une lave venue des cieux,
Légère et cotonneuse,
Ecran gris coulant silencieux,
Vague blanche et raboteuse.
Semblant là habiller les pans,
Comme déroulant sa robe,
Tel un impalpable serpent
Qui s’enfuit et enrobe.
Elle glisse lente sur les penchants,
S’écoule grise et blanchâtre,
S’avance leste en s’épanchant,
Dessus l’amphithéâtre.
Dès lors il n’est plus aucune cime,
Non plus d’arêtes vives,
La brume la montagne décime
Sous ce voile qui arrive.
Comme une avalanche alentie,
Qui dévale et s’étale,
S’en venant petit à petit,
S’étendre sur le val.
Elle roule et glisse dessus la plaine,
Masse informe et vivante,
S’avance toute et s’étire sans peine,
Sans son ombre suivante.
Cette étendue, drap de coton
Qui recouvre l’instant,
Brouillard épais et molleton
Apposés et flottants.
(27/02/2020)