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Articles RÉCents

23 mars 2020 1 23 /03 /mars /2020 11:15

Attendre, attendre sans savoir,

Un mot, un signe ou quelque chose,

Là quelque chose pour entrevoir,

Que l’inquiétude enfin se pose.

 

Chercher un regard, un sourire,

Même un bref instant d’attention,

Sentir qu’il pourrait advenir,

Serait déjà une solution.

 

Pouvoir enfin faire une pause,

Museler ce mal qui dévore,

Ce mal là qui nous indispose,

Cette chose intime et carnivore.

 

Attendre, attendre si apeuré,

Comme un enfant s’étant perdu,

Egaré dans une noire forêt,

Inquiet, tremblant et éperdu.

 

Chercher le moindre réconfort,

Le moindre, aussi petit soit-il,

Pour briser là les contreforts,

De la peur en tous ses profils.

 

Pouvoir un instant s’échapper,

Fuir cette invisible prison,

Retrouver le calme et la paix,

La paix d’un instant de raison.

 

Attendre, attendre sans aucune cesse,

En ne sachant à qui se plaindre,

Comme un banni de toute confesse,

Se retenir pour ne pas geindre.

 

Chercher en vain une parenthèse,

Une éclaircie de l’intérieur,

Que cesse un peu là ce malaise,

Pour que instant devienne rieur.

 

Pouvoir alors briser cette chaine,

L'étroit garrot de nos entrailles,

Cet étouffoir qu’est notre peine,

Que s'ouvre enfin notre portail.

(23/03/2020)

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22 mars 2020 7 22 /03 /mars /2020 16:12

Comme une valse qui ondoie,

Un torrent qui frissonne,

Un soleil qui rougeoie,

Une chanson qui résonne.

 

Elle est dedans ma tête,

S’aheurte dans mon cœur,

Elle est instant de fête,

Instant de mon bonheur.

 

Je revois son visage,

Ses courbes sensuelles,

Intime paysage,

Troublante gestuelle.

 

Ce port qu’elle a si fier,

Ses yeux couleur d’azur,

Déjà si belle hier,

Rien n’est à sa mesure.

 

Une fleur à peine ouverte,

Au parfum déjà là,

Par des nues recouverte,

Elle est un beau lilas.

 

Alors voici l’aura,

L’éclat de sa beauté,

Petite sœur Laura,

Corolle d’un été.

 

Ses traits presque indicibles,

Inscrits en ma mémoire,

Princesse irrémissible,

Reflétant ci sa moire.

 

Elle vit en mes pensées,

Sans cesse me souriant,

Amour si insensé,

En moi se dépliant.

 

Le jour confond la nuit,

Mes rêves sont sensibles,

En moi son image luit,

Si belle comme impossible.

(22/03/2020)

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22 mars 2020 7 22 /03 /mars /2020 10:21

Semblant flotter sur l’air,

Il tombe du haut du ciel,

Attiré par la terre,

Aux teintes arc-en-ciel.

 

Il suit sa trajectoire,

Toute gravitation,

Dedans cet entonnoir,

Faisant sa direction.

 

Étrange oiseau des hommes

Aux ailes immobiles,

 Qui chute de son dôme

Sous les nues qui défilent.

 

Il plane si lourdement,

Transperçant l’atmosphère,

Vibrant là sourdement,

Il va et accélère.

 

Sa chute déchire les cieux,

Plus allant de l‘avant,

Son vol est ambitieux,

Rien ci ne l’entravant.

 

C’est un oiseau d’acier,

Tombant plus qu’il ne vole,

Un pierrot si grossier,

Qui jamais ne s’envole.

 

Voici la canopée,

Qu’il traverse et découpe,

Ses ailes sont des épées,

Qui transpercent et qui coupent.

 

Il touche alors le sol,

Se brise en mille éclats,

S’enflamme l’aérosol,

Au-dessus des à-plats.

 

Son feu est de napalm,

Là si épais de flammes,

D’enfer devient le calme,

Où brulent toutes les âmes.

 

Épars meurent d’autres oiseaux,

Ailettes et becs d’acier,

Venus d’un lointain zoo,

Ces oiseaux carnassiers.

(22/03/2020)

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22 mars 2020 7 22 /03 /mars /2020 09:32

Un voile épais et sombre,

Une ombre de velours,

Dessus qui nous encombre

Obscurcissant le jour.

 

Telle une lourde épaisseur

Écrasant nos pensées,

Étouffant le penseur,

Le faisant insensé.

 

Le nœud de nos angoisses,

Linceul pesant sur nous,

Malgré le temps qui passe,

Jamais ne se dénoue.

 

Cette peur intime et forte,

Licol de nos viscères,

Qui sans cesse nous exhorte,

Démon qui vocifère.

 

Il est un lourd fardeau,

Écrasant là notre âme,

Brisant lors notre dos,

Que l’on soit homme ou femme.

 

Un animal bâté,

Aux pattes entravées,

Se trainant de côté,

Peinant en les travées.

 

Ce ciel d’un lourd coton,

Dessus notre cerveau,

Jamais nous ne l’ôtons,

Par monts et puis par vaux.

 

Une étreinte, un garrot,

Une prison toute secrète,

Fermées par des barreaux

Que la pensée sécrète.

 

Tel un orage sans pluie,

Un ciel d’encre de chine,

Flottant en notre esprit,

Nos rêves s’y s’échinent.

 

Plus jamais de beau temps,

De soleil qui revient,

Le temps là s'arrêtant

Dedans ce va sans vient.

 

Ce tissu lourd si sombre,

Nous embrassant de peine,

Surplis teinté  de l'ombre,

Linceul couleur d'ébène.

 


(22/03:2020)

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21 mars 2020 6 21 /03 /mars /2020 14:22

Écrire un beau visage,

Là tracer son sourire,

Sans qu’importe son âge,

Réussir à le dire.

 

Dessiner son regard,

La couleur de ses yeux,

Par les mots d'autre part,

Le raconter au mieux.

 

Bien accorder son charme,

Trouver le temps idoine,

Le conjuguer de parme,

Ou de couleur pivoine.

 

Raconter son menton,

La blancheur de ses dents,

Traduire sur le bon ton,

Ce si bel incident.

 

Coucher cette émotion

Sur le grain d’un papier,

Cette douce sensation

Comme l’on suit un sentier.

 

Aller, flâner au hasard,

Celui du son des mots,

Tel un cœur qui s'égare

En battements anormaux.

 

Surtout ne pas trembler,

Bien arrondir le trait,

Jeter d’un coup, d’emblée,

Les mots sans les contrer.

 

Noircir tel un torrent

Les feuillets blancs et vierges,

Dans un geste s'écoulant,

Comme s'écouleraient des cierges.

 

Écrire ainsi ce trouble

Enfant de cette vision,

Que cet émoi se double

D’une intense collision.

 

Un choc doux et puissant,

D’une intime violence,

Notre âme se remplissant,

De sa belle élégance.

 

Subir ce tsunami,

Ce fou bouleversement,

De cela faire un ami,

En l'écrivant bellement.

 

Une offrande manuscrite,

Naissante d’un visage,

Parturition écrite,

Si troublante et sauvage.

(21/03/2020)

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20 mars 2020 5 20 /03 /mars /2020 17:00

D’un coup…les mains qui tremblent,

L’estomac qui se serre,

Ses sensations… ensemble,

Vous prennent et vous enserrent.

 

En soi une peur insigne,

Brutale et étouffante,

Terreur qui vous assigne

Aux limites éprouvantes.

 

Une envie de pleurer,

Incidente et terrible,

Terrifié, apeuré,

Sanglots irrépressibles.

 

Là presque s’évanouir

Tant la charge est épaisse,

Une envie… de mourir,

Afin que cela cesse,

 

Se sentir si fragile,

Comme démuni de tout,

Perdu et malhabile

Si plein de son dégoût.

 

Ne plus avoir de force,

De pensée, de raison,

N’être que dans l’amorce

De cette folle déraison.

 

Comme être vide, vidé,

Mou et terrorisé,

N’avoir qu’une seule idée,

Ne plus agoniser.

 

Si fort le ressentir

Cet étau intérieur,

A ne plus rien sentir,

Que les coups de son cœur.

 

Vouloir de suite la mort,

Rapide et fulgurante,

Que cesse ce mal qui mord

Votre âme agonisante.

(20/03/2020)

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19 mars 2020 4 19 /03 /mars /2020 17:40

La plaine étale et sa poussière,

Le vent qui la soulève,

Ces volutes grises irrégulières,

En vagues qui s’élèvent.

 

Entre elles l’éclat vif du soleil,

Son averse de rayons,

Pluie cursive treillissant le ciel

De ses coups de crayons.

 

Le souffle et la chanson du vent,

Fouet cinglant de l’air,

Dans les tourbillons s’élevant,

Tourbillons plein de terre.

 

Il n’est personne en cet instant,

Pas un bruit, pas une âme,

Personne pour signifier le temps,

Ce temps qui là se pâme.

 

Qui pour voir ce spectacle étrange ?

Pour lui donner un sens ?

Nul être ici qui ne dérange,

Il n’est que là l'absence.

 

Au lointain des langues se dessinent,

Oranges dessus les cieux,

Coulures pastels et mandarine,

Sur un ciel silencieux.

 

Ci la vie n’est pas mais semble être,

Elle est le mouvement,

Elle est couleurs et leur paraître,

Elle est l’infiniment.

 

C’est un espace, une étendue,

Un instant simple et vrai,

Un bref moment inattendu,

De vent dans les ivraies.

 

La plaine s’étale dans la poussière,

Celle que le vent soulève,

En volutes sombres non régulières,

En ondes qui s’élèvent.

(19/03/2020)

 

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18 mars 2020 3 18 /03 /mars /2020 10:24

Voici venue la fin des temps,

La fin des temps béats,

Là celle de nos anciens printemps,

Pour d’autres aléas.

 

Terminée notre suffisance !

Ce sentiment d’orgueil,

Il nous faudra faire allégeance,

De notre morgue faire deuil.

 

Partout abattre nos statues,

Apostats de nous-mêmes,

Revoir dès lors notre statut,

Ne plus nous dire je m’aime.

 

Voilà la peste et ses consœurs

Fléaux de la nature,

Leurs miasmes et autres accesseurs

Faisant candidature.

 

Il nous faut apprendre à trembler,

Gémir et supplier,

Toutes nos angoisses rassembler,

Car il nous faut expier !

 

Demander le pardon de tous,

Celui de nos ancêtres,

Celui de ses choses qui poussent,

Que l’on pensait non être.

 

Le temps des humbles et des petits,

Celui de la vraie place,

La fin de nos grands appétits,

Pour la pleine disgrâce.

 

Voici le temps des plaies et morts,

De toutes les souffrances,

Douleurs des âmes et de nos corps,

Des pestes en leurs outrances.

 

La fin de l’homme en son grand œuvre,

De toute impunité,

La faucheuse telle une couleuvre,

Étouffe nos vanités.

(18/03/2020)

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17 mars 2020 2 17 /03 /mars /2020 21:56

Je voudrais un dieu de colère,

Sans aucune rédemption,

Un dieu dur, cruel et sévère,

Un dieu de punition.

 

Un dieu qui bannit sans pardon,

Sans nulle miséricorde,

Un dieu qui refuse tous les dons,

Un dieu qui rien n’accorde.

 

Un dieu d’Egypte ou d’Israël,

Terrible et implacable,

Un dieu des enfers ou comme tels,

Aux mots irrévocables.

 

Un dieu de courroux et douleurs,

Hiératique, dominant,

Un Dieu sombre, noir et sans couleurs,

Un dieu prédominant.

 

Je voudrais un dieu sans amour,

Dieu de peines et de larmes,

Un dieu là présent au grand jour,

Sans couvents et sans carmes.

 

Un dieu vengeur qui nous méprise,

Nous toise et nous écrase,

Un dieu sans nulle prière apprise,

Qui brûle et nous embrase.

 

Un dieu sinistre et terrifiant,

Dieu de peur et de crainte,

Au sacrifice lors purifiant,

Un dieu qui nous éreinte.

 

Un dieu sans apôtres ni messie,

Punisseur et cruel,

Un dieu d’orage sans éclaircie,

Sans chant ni rituel.

 

Je voudrais un dieu assassin,

Un dieu fort et puissant,

Qui maudit les Hommes et les saints,

Un dieu bien sévissant.

(17/03/2020)

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17 mars 2020 2 17 /03 /mars /2020 12:37

La mort court dans les âmes,

Sinue dans les esprits,

Agite ici sa lame,

Faucheuse en son mépris.

 

Elle coule dedans leurs veines

Tel un torrent noirci,

En leurs plaintes toutes vaines

Car leur fin est ici.

 

Ils ne sont tous que peur,

Tremblants de l’inquiétude,

Agités de torpeur,

Isolés d’hébétude.

 

Où donc est leur morale ?

Ce mot de compassion ?

Leur instinct amoral

Guidant là leurs pulsions.

 

Il n’est plus lors qu’eux-mêmes

Tout entier de leur crainte,

Redoutant ce carême,

Cette trouille qui éreinte.

 

L’étroitesse des regards,

Des cœurs qui se restreignent,

Ils vont ainsi hagards,

Leur moi déclare son règne.

 

Si prêts à bousculer,

A mordre et à se battre,

Se sentant acculer

Aucun ne veut rabattre.

 

La meute est disloquée,

Chacun ne faisant qu’un,

La foule n’est qu’un paquet

Un paquet de coquins.

 

La peur primaire, primale,

Celle, là, qui vous dévore,

Ce réflexe animal,

Réflexe carnivore.

 

Hier, fiers de leur raison,

Si grande intelligence,

Ce jour est l’oraison,

De tant de suffisance.

 

Ils se regardent sans cesse,

Éructent et puis supplient,

La peste est vin de messe,

Le pus dans les surplis.

 

Ceci est  tout à moi!

A moi qui oublie tout,

Guidé par mon émoi,

Il n'est que moi surtout!


(17/03/2020)

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