Attendre, attendre sans savoir,
Un mot, un signe ou quelque chose,
Là quelque chose pour entrevoir,
Que l’inquiétude enfin se pose.
Chercher un regard, un sourire,
Même un bref instant d’attention,
Sentir qu’il pourrait advenir,
Serait déjà une solution.
Pouvoir enfin faire une pause,
Museler ce mal qui dévore,
Ce mal là qui nous indispose,
Cette chose intime et carnivore.
Attendre, attendre si apeuré,
Comme un enfant s’étant perdu,
Egaré dans une noire forêt,
Inquiet, tremblant et éperdu.
Chercher le moindre réconfort,
Le moindre, aussi petit soit-il,
Pour briser là les contreforts,
De la peur en tous ses profils.
Pouvoir un instant s’échapper,
Fuir cette invisible prison,
Retrouver le calme et la paix,
La paix d’un instant de raison.
Attendre, attendre sans aucune cesse,
En ne sachant à qui se plaindre,
Comme un banni de toute confesse,
Se retenir pour ne pas geindre.
Chercher en vain une parenthèse,
Une éclaircie de l’intérieur,
Que cesse un peu là ce malaise,
Pour que instant devienne rieur.
Pouvoir alors briser cette chaine,
L'étroit garrot de nos entrailles,
Cet étouffoir qu’est notre peine,
Que s'ouvre enfin notre portail.
(23/03/2020)