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3 avril 2020 5 03 /04 /avril /2020 16:32

Subreptice, là, une autre image,

Souvenir en photo,

L’esprit curieux, son badinage,

Qui s’imprime aussitôt.

 

Une peau blanche si bel albâtre,

Sa silhouette fine,

Une ombre ci venant s’ébattre,

Ligne belle qui se dessine.

 

Elle semble là déesse allante,

Herbe fine dans l’ivraie,

Une épure gracieuse et dansante

Me paraissant si vraie.

 

Sa noire chevelure qui s’écoule,

Tombant dessus ses reins,

Ce trouble fort qui en découle,

Splendide et souverain.

 

Si jeune guerrière indifférente,

Gracile mince et altière,

Princesse douce belligérante,

De son allure si fière.

 

Ce masque blanc de son visage,

Au clair regard si froid,

Là surligné d’un maquillage

Troublant sublime effroi.

 

C’est un instant tout de splendeur,

De beauté, d’émotion,

Magnifié là par la candeur,

Censuré sans motion.

 

Elle se sait, se savait si belle,

D’une élégance bien rare,

Classique provocante et rebelle,

Trait trempé de curare.

 

C'est un passage en ma mémoire,

Un surgissement prégnant,

Comme un reflet, comme une moire,

Sa ligne se peignant.

 

Un souvenir, une vision,

Tel un passage en soi,

Une silhouette, une illusion,

Instant que l’on reçoit.

(03/04/2020)

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1 avril 2020 3 01 /04 /avril /2020 11:22

De la fenêtre les battants,

Tous deux en grand ouverts,

Dans ce temps hésitant

De la fin de l’hiver.

 

Le regard dans le vide

Je le vois là passer,

Lui là-bas qui dévide

Sans jamais se lasser.

 

Quel que peut être l’instant,

Il est ci sans de cesse,

Déroulant là le temps,

Sans aucune rudesse.

 

Chaque jour différent,

Ayant tant de visages,

Il passe indifférent

Dedans mes paysages.

 

Même si la nuit je ferme,

Je ferme les volets,

Jamais je ne l’enferme,

Ne cessant de voler.

 

Il est lui ou bien elle,

Là ça ou autre chose,

Parfois il est untel,

Il se métamorphose.

 

Toujours de beau matin

Je le vois repasser,

Tranquille ou bien mutin,

Si prêt à jacasser.

 

Je l’ai connu enfant,

Frêle vif et empressé,

Porcelaine éléphant,

Insouciant mais pressé.

 

Puis un suivant jour

Il était là jeune homme,

Voulant prendre son tour

Quelle qu’en fût là la forme.

 

Je le savais présent,

Dehors, à la fenêtre,

Toujours s’organisant,

Pour ainsi m’apparaitre.

 

Mille visages, mille allures,

Aux ans se succédant,

Étrange créature

Jamais ne s’attardant.

 

Équinoxes et solstices

Fenêtre grande ouverte,

Au travers l’interstice,

Les journées trop couvertes.

 

J’ai vieilli avec lui,

Chaque instant se faisant,

Le laissant chaque nuit,

Pour un autre présent.

 

Aujourd'hui j’ai du mal,

J’ai du mal à le voir,

En ce jour automnal

Je lui dis au revoir.

 

Bientôt se fermeront

Les vantaux à jamais,

Bien d’autres passeront,

Face aux huis non fermés.

(01/04/2020)

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31 mars 2020 2 31 /03 /mars /2020 17:05

Ce sol qui bouge à chaque instant,

A chaque pas s’amollit,

Se liquéfie avec le temps,

Comme un ru dans son lit.

 

Il est tel un marais mouvant,

Un sable détrempé,

Y marcher personne ne pouvant,

Car voulant vous happer.

 

Là donc couler en la demeure,

Sans bouger, doucement,

Dans ce temps qui passe et se meurt,

En cet enlisement.

 

Attendre tout entier de cette peur,

De cette crainte éprouvante,

Prisonnier de ce sol happeur,

Pris, de votre épouvante.

 

S’enliser petit à petit,

Là, s’en n’y pouvoir mais,

Porté par le grand appétit

De ce sol affamé.

 

Une terre goulue qui vous aspire,

Collante de succion,

Vous, seul, sentant venir le pire,

Sans possible obstruction.

 

Lors à quoi bon vouloir crier ?

Quémander du secours ?

Vous… par tant d’autres décrié,

Votre âme ci n’a plus cours.

 

Vous voici presque confondu,

Mêlé à la poussière,

Cette poussière humide et fondue,

Devenue cimetière.

 

Bientôt elle se refermera,

Cette terre molle et goulue,

Dévoré vivant tu seras,

Par ceux qui l'ont voulu.

(31/03/2020)

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30 mars 2020 1 30 /03 /mars /2020 17:44

Quand le ciel s’amoncelle en de nuages grisés,

Le soleil en nacelle semble là s’égrisé.

 

C’est un étrange tableau de clairs obscurs pastels,

Que ces cieux au galop où les nues s’écartèlent.

 

Poursuite d’un vent glacé sifflant dans les ramures,

Son souffle déplacé s’aheurtant aux vieux murs.

 

Dans le sol altéré sont des pousses nouvelles,

Sous le vol éthéré de plusieurs hirondelles.

 

En le sentier durci s’écoulent là des ravines,

Boursoufflures d’un glacis clairsemées de racines.

 

Bois brisés vermoulus aux penchants d’un fossé,

Pierres usées émoulues en ce sol enchâssées.

 

Là le temps seul s’écoule, lente rivière invisible,

Doucement se déroule dans un calme paisible.

 

Cérémonie de mars, naissance d’un printemps,

Où les âmes comparses habitent les instants.

 

Cette musique intérieure, nénies douces d’un automne,

Refrain sourd d’un prieur, d’une chanson monotone.

(30/03/2020)

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30 mars 2020 1 30 /03 /mars /2020 11:47

Un soleil si plein et si clair,

Dans cet air froid qui nous transit,

Ce vent qui nous semble polaire,

S’empare de nous et nous saisit.

 

Telle un journée d’un beau printemps,

Qui là vient contrefaire l’hiver,

Etrange mélange de plusieurs temps,

Où l’endroit épouse l’envers.

 

L’entendue si pure de l’azur,

Comme sublimée par ce soleil,

Ce bleu à l’intense démesure,

D’un ciel à l’éclat nonpareil.

 

La froidure aiguisée de l’ombre,

Tranchante tel le fil d’un rasoir,

Ne semblant être que le décombre,

D’un instant perdu de nos soirs.

 

Journée ci parée d’artifices,

Yeux d’avril voilés de janvier,

Nous offrant là son édifice,

Que l’été ne saurait envier.

 

Sur les bourgeons à peine éclos,

S’annoncent les verts apex des feuilles,

Au loin sur l’horizon déclos

Le soleil brille de son orgueil.

 

Le vent agite les ramures

Qui dansent ainsi dedans le froid,

Géants de bois là sans armure,

Aux têtes torses et aux corps droits.

 

Dessus la plaine aux herbes blanches

Le vent promène sa main givrée,

Comme à l’instar d’une avalanche

Poudrant de blanc cette livrée.

 

Ce jour d'avril n’est pas encore,

Ni même son fil nous est ôté,

Le froid nous mord à plein le corps,

Dessous un ciel clair et bleuté.

(30/03/2020)

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29 mars 2020 7 29 /03 /mars /2020 11:04

C’est un regard posé sur toi,

Un regard qui te fait si mal,

Ces deux yeux là si peu courtois,

Regard cruel et animal.

 

Quand bien même, tu ne peux le fuir,

Ni échapper à ses paroles,

Ses mots cherchant à te réduire,

Mots silencieux et jeu de rôle.

 

Il ne fait là de toi qu’une proie,

Un être noir et méprisable,

Regard qui te fixe si droit,

Qui sitôt t’affirme coupable.

 

Prunelles qui te jugent et condamnent,

Indéfectibles et sans ciller,

Deux yeux silencieusement te damnent,

Semblant là te déshabiller.

 

En la demeure restant figé,

Le cœur meurtri battant si fort,

Tu restes là sans transiger,

Regard si dur qui ton cœur mord.

 

Il te méprise et te rejette,

T’accuse encore sans ne rien dire,

Sa haine sur toi là se projette,

C’est un regard voulant médire.

 

Dès lors tu te ressens si sale,

Étranger de toi et du monde,

Un être si peu commensal,

Une âme vulgaire, une bête immonde.

 

C’est un instant si bref et long,

Une vraie seconde d’éternité,

Instant posant là ses jalons,

Mesure d’une autre altérité.

 

C’est un regard qui perce et blesse,

Un regard sans nulle concession,

Regard dévoilant tes faiblesses,

Là te perçant par obsession.

 

Lors jamais plus tu ne seras,

Autrement que ce qu’il te dit,

De toi-même tu te lasseras,

Comme aime tu seras le maudit.

(29/03/2020)

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28 mars 2020 6 28 /03 /mars /2020 13:15

Un ocre tourbillon de poussière,

Des roches claires et mordorées,

Ride sans eau remplie de pierres,

Lit d’une rivière toute altérée.

 

Un buisson sec comme effeuillé,

Dessous un ciel entier de bleu,

Branches desséchées et endeuillées,

Ombrant un sol jaune et sableux.

 

Le disque d’un soleil là brulant,

Dans un vent chaud telle une marée,

Vagues dessus les roches s’écoulant,

Semblant n’avoir aucun arrêt.

 

Le temps se traine presque épuisé,

Presque épuisé par son fardeau,

S’attardant là comme déguisé,

Comme déguisé par manque d’eau.

 

Voilà que dansent à peine le sol

Cet air chauffé qui s’évapore,

Ondulations d’un entresol

Dedans ce vent qui s’élabore.

 

Désert aride et silencieux,

Terres oubliées et asséchées,

Comme écrasées de par les cieux,

Cendres empierrées de ce bûcher.

 

Il n’est de vie ni même de trace,

Sinon d’aucunes venues du vent,

Ce vent qui trace et puis retrace,

Ces tourbillons le soulevant.

 

Plaine équanime de cet enfer

Qui se dessine au gré du temps,

Sous cette chaleur si mortifère

Qui chaque jour va l’altérant.

 

Il n’est rien d’autre sur l’horizon

Que cet éclat là qui ondule,

Troublé éclat d’une paraison

Où se soulignent lors ses ridules.

(28/03/2020)

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25 mars 2020 3 25 /03 /mars /2020 16:53

Vouloir que le jour passe,

Que lors s’en vienne la nuit,

Pour là fuir ces heures lasses,

Si pleines de leur ennui.

 

Se réfugier en elle,

Loin d’autrui et de tout,

En un refuge partiel,

Loin des autres surtout.

 

Eluder cette angoisse,

Cette crainte dévorante,

Cette humeur-là qui poisse,

Cette peur qui nous hante.

 

Seul, seul avec soi-même,

Son âme et sa pensée,

Protégé du dilemme

De paroles insensées.

 

Plus de bruits douloureux,

De survenues terribles,

Pour être presque heureux,

N’étant plus accessible.

 

Vouloir que dure la sorgue,

La nuit et son silence,

Ce silence des grands orgues,

Qui nous berce et balance.

 

En réfugié de l’ombre,

Pouvoir être apaisé,

Entier de la pénombre,

N’être plus malaisé.

 

Canceller le présent,

Oblitérer l’ hier,

Les instants malfaisants,

Les instants de prières.

 

Que cesse enfin le jour,

Les appels et les lettres,

Que tombe l’abat-jour,

Pour alors ne plus être.

(25/03/2020)

 

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24 mars 2020 2 24 /03 /mars /2020 12:12

Comprendre cette humeur,

Cet étrange vague à l’âme,

Sa torpide clameur,

Aux tréfonds de notre âme.

 

En soi comme un roulis,

Un tangage intérieur,

Une sorte d’aboulie,

De sinistre torpeur.

 

C’est un flot qui nous porte

Qui nous porte et entraine,

C’est un flux qui emporte

Qui emporte et nous traine.

 

Étrange mélancolie,

Sang brun de la pensée,

Noir bouquet d’ancolies

Là si peu nuancé.

 

Une peur incertaine,

Un si flou sentiment,

Sa présence certaine,

Qui sans cesse nous ment.

 

A l’instar d’une nausée,

Vagues spasmes du dedans,

Notre esprit névrosé

Vomi là ses redans.

 

L’horizon qui vacille,

Déséquilibre interne,

La mort sans sa faucille,

Semblant là si paterne.

 

Licol autour du cou,

Licou serrant le col,

Pensées sombres aux à-coups

Là qui frappent et se collent.

 

Une bile intime et noire,

Qui s’écoule en la chair,

En la tête et l’espoir,

Répétant son enchère.

 

Pouvoir sortir de soi,

S’enfuir de son cerveau,

Quelque monde que ce soit,

Quitter ce caniveau.

(24/03/2020)

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23 mars 2020 1 23 /03 /mars /2020 18:12

Voilà le temps qui a passé,

Années après années,

Années déjà bien dépassées

Lointaines et surannées.

 

N’avoir pas su saisir le temps,

L’apprivoiser un peu,

Faire perdurer quelques instants,

En tous ces sauve-qui-peut.

 

Oublié l’enfant que j’étais,

Fragile et si peureux,

Ces soirs si trainants là l’été,

Qui me rendaient heureux.

 

L’école la cour et les vacances,

Les courtes récréations,

Ces jeux si pleins d’extravagance,

Intimes créations.

 

Premières amours, premiers baisers,

Troublants et maladroits,

Petits instants si apaisés

En de petits endroits.

 

Secrets abscons de nos désirs,

Courant en notre chair,

Toutes ces envies de les saisir,

Malgré nos âmes gauchères.

 

Ce monde qui nous était offert,

Nous pages et chevaliers,

Il nous fallait croiser le fer,

Si frêles cavaliers.

 

Grand faim, nous avions tant à vivre,

Autant à gaspiller,

Cheveux au vent nous étions ivres,

Là prêts à tout piller.

 

Mais la terre tourne et a tourné,

Nous entrainant aussi,

Il faut parfois se retourner,

Là-bas n’est pas ici.

 

Entre nos doigts il a filé,

Ce sable si fluant,

Voici la fin du défilé,

Le temps du confluent.

 

Tant de questions sans de réponse,

Mais qui sommes-nous vraiment?

Jamais le temps ne les dénonce,

Souvent le temps nous ment.

 

(23/03/2020)

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