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1 avril 2020 3 01 /04 /avril /2020 11:22

De la fenêtre les battants,

Tous deux en grand ouverts,

Dans ce temps hésitant

De la fin de l’hiver.

 

Le regard dans le vide

Je le vois là passer,

Lui là-bas qui dévide

Sans jamais se lasser.

 

Quel que peut être l’instant,

Il est ci sans de cesse,

Déroulant là le temps,

Sans aucune rudesse.

 

Chaque jour différent,

Ayant tant de visages,

Il passe indifférent

Dedans mes paysages.

 

Même si la nuit je ferme,

Je ferme les volets,

Jamais je ne l’enferme,

Ne cessant de voler.

 

Il est lui ou bien elle,

Là ça ou autre chose,

Parfois il est untel,

Il se métamorphose.

 

Toujours de beau matin

Je le vois repasser,

Tranquille ou bien mutin,

Si prêt à jacasser.

 

Je l’ai connu enfant,

Frêle vif et empressé,

Porcelaine éléphant,

Insouciant mais pressé.

 

Puis un suivant jour

Il était là jeune homme,

Voulant prendre son tour

Quelle qu’en fût là la forme.

 

Je le savais présent,

Dehors, à la fenêtre,

Toujours s’organisant,

Pour ainsi m’apparaitre.

 

Mille visages, mille allures,

Aux ans se succédant,

Étrange créature

Jamais ne s’attardant.

 

Équinoxes et solstices

Fenêtre grande ouverte,

Au travers l’interstice,

Les journées trop couvertes.

 

J’ai vieilli avec lui,

Chaque instant se faisant,

Le laissant chaque nuit,

Pour un autre présent.

 

Aujourd'hui j’ai du mal,

J’ai du mal à le voir,

En ce jour automnal

Je lui dis au revoir.

 

Bientôt se fermeront

Les vantaux à jamais,

Bien d’autres passeront,

Face aux huis non fermés.

(01/04/2020)

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