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31 mars 2020 2 31 /03 /mars /2020 17:05

Ce sol qui bouge à chaque instant,

A chaque pas s’amollit,

Se liquéfie avec le temps,

Comme un ru dans son lit.

 

Il est tel un marais mouvant,

Un sable détrempé,

Y marcher personne ne pouvant,

Car voulant vous happer.

 

Là donc couler en la demeure,

Sans bouger, doucement,

Dans ce temps qui passe et se meurt,

En cet enlisement.

 

Attendre tout entier de cette peur,

De cette crainte éprouvante,

Prisonnier de ce sol happeur,

Pris, de votre épouvante.

 

S’enliser petit à petit,

Là, s’en n’y pouvoir mais,

Porté par le grand appétit

De ce sol affamé.

 

Une terre goulue qui vous aspire,

Collante de succion,

Vous, seul, sentant venir le pire,

Sans possible obstruction.

 

Lors à quoi bon vouloir crier ?

Quémander du secours ?

Vous… par tant d’autres décrié,

Votre âme ci n’a plus cours.

 

Vous voici presque confondu,

Mêlé à la poussière,

Cette poussière humide et fondue,

Devenue cimetière.

 

Bientôt elle se refermera,

Cette terre molle et goulue,

Dévoré vivant tu seras,

Par ceux qui l'ont voulu.

(31/03/2020)

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