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24 janvier 2019 4 24 /01 /janvier /2019 17:11

Cette vie que l’on m’a donnée,

Sans que je n’en fasse la demande,

Cette innocence abandonnée,

Continûment mise à l’amende.

 

Ce droit divin de la naissance,

De décider et de créer,

D’humidité, de turgescence,

Cette exigence de procréer.

 

Quels que soient l’époque et l’instant,

De soi la vie remettre au monde,

Tout à la fois et en même temps,

Faire naître aussi la bête immonde !

 

Lier la mort à l’existence,

Charger l’enfant de ce fardeau,

De ce futur qui là nous tance,

L’avoir chaque jour dessus le dos !

 

Étrange pouvoir que celui-là !

Donner la vie… donner la mort,

Dans un faubourg une favela,

Par un curieux tirage au sort.

 

Donner la main… et puis un jour !

Laisser les siens face à l’absence !

Vieux orphelins dans un séjour,

Comme envieillis par leur souffrance.

 

Amour bizarre que d’accoucher,

D’offrir la vie comme un cadeau,

De délivrer effarouché,

Un vrai gueulard, une soprano !

 

Une vie plaisir comme à l’encan,

Ou de misère comme par hasard !

Bonheur la chance selon le camp,

Gare de triage ou saint Lazare !

 

Semeurs de vie, semeurs de mort,

Nous sommes les laboureurs du temps,

Obstétriciens et croquemorts,

Faiseurs d’hivers et de printemps.

 

Nous vous avons donné la vie,

La peur et les incertitudes,

Sans ne pouvoir prendre votre avis,

Vous soumettant aux servitudes.

 

Sachez un jour nous pardonner,

Car nous ne pouvions tout savoir,

Nous pensions qu’il fallait donner,

Que la vie… était un devoir !

(24/01/2019)

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22 janvier 2019 2 22 /01 /janvier /2019 19:26

 

Un nouveau soleil qui se lève,

Se dessinant sur l’horizon,

Qui là-bas rougeoyant s’élève,

Y magnifiant sa paraison.

 

Son reflet ridé sur la houle

De vagues dorées et garancées,

La nuit lors lentement s’enroule,

Laissant au jour son avancée.

 

Il trace au loin son orbe clair,

Y déposant ses couleurs chaudes,

La voute sombre alors s’éclaire,

Vêtant l’azur ci de son aube.

 

Ses teintes s’étirent et se diluent,

Comme là dissoutes par l’océan,

Emprisonnées dans ce chalut

Invisible et pourtant céans.

 

De longues nues orangées s’étalent,

Palette étrange dessus les cieux,

Le vent encore n’est pas rafales

Enfant naissant et capricieux.

 

Le dieu lumière alors s’éveille

Embrassant doucement la terre,

Cette terre si froide qui se réveille,

Sortant de l’ombre où elle se terre.

 

De sa caresse tiède et si douce,

Il réchauffe le sol endormi,

Sa rosée scintillante et rousse

Reflétant sa polychromie.

 

Le jour telle une eau renversée

Glisse à sa surface et s’étend,

Particules d’or là déversées

Dessus l'écorce s'y reflétant.

 

Le lointain de lueur s’embrase,

Il est un feu blanc qui diffuse,

De la nuit faisant table rase

S’étire ce voile fin de céruse.

 

Discrète la lune s’en est allée,

Là-haut ne sont que des nuages,

Nuages sur le ciel étalés,

Hier ce jour tourne sa page.

 

Depuis toujours elle se répète,

Cette aube rouge sempiternelle,

Parturition d’une planète

En ces matines maternelles.

(22/01/2019

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19 janvier 2019 6 19 /01 /janvier /2019 19:33

 

L’ombre de son visage,

Sa longue chevelure,

La lueur d’un mirage,

L’instant qui là perdure.

 

Cette émotion prégnante,

L’étau qui lent se serre,

Chamade si poignante,

D’un cœur que l’on resserre.

 

Une note de musique,

L’écho qui se prolonge,

Qui dedans se musique,

Si belle de son allonge.

 

La douceur d’un regard,

De lèvres si charnelles,

Quand l’émotion s’égare

Nous semblant éternelle.

 

Des larmes qui s’écoulent,

Là tiédies de douleur,

L’indifférente foule

Étalant ses couleurs.

 

Les nues fuyant le ciel

Sous le vent des automnes,

L’instant d’un arc-en-ciel,

Dans l’orage qui détonne.

 

Des yeux remplis d’azur,

Si clairs et si profonds,

Le temps sa démesure,

En heures qui se défont.

 

Des âmes qui dansent folles,

S’enivrent de scansion,

D’ivresse qui s’affolent

De folles ascensions.

 

L’instant d’une rencontre,

D’un long et beau silence,

Venant à notre encontre,

Entier de nonchalance.

 

Le dessin d’un sourire,

Sourire d’émail et de chair,

Qui s’en vient là nourrir,

De l’émoi son enchère.

 

Les amours impossibles

Aux délices interdites,

Toujours non compossibles,

A jamais inédites.

(19/01/2019)

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19 janvier 2019 6 19 /01 /janvier /2019 12:41

Écoutez leurs promesses,

Tous leurs mots et paroles !

Ceux qui là nous confessent,

Sans cesse à tour de rôle.

 

Voyez leur suffisance !

Cette grandeur de leur morgue !

Si pleins de leur aisance

Nous jouant leurs grandes orgues !

 

De mots ils nous câlinent,

Nous caressent de mensonges,

D’assurances malines

Là nourrissent nos songes.

 

Ils s’arrogent nos droits,

Nous offrant ci des urnes,

L’isoloir cet endroit,

De futurs taciturnes.

 

Ils conforment le monde

A l’idée qu’ils en ont,

Refusant dans la ronde

Celui qui leur dit non.

 

Ils nous disent mieux savoir,

De les laisser agir,

Nous laissant les devoirs,

Sans jamais réagir.

 

Ils ne sont que mérite,

Se gobergeant d’eux-mêmes,

Ces élites émérites

Nous prônant le carême.

 

Nos vaines révolutions,

Dont ils sont les auteurs,

Seules leurs dévolutions

Animent leurs moteurs.

 

Là depuis toujours,

Contrefaisant leurs masques,

Ils œuvrent jour après jour,

Coquins de par leurs frasques.

 

L’unique liberté,

Celle de leur bon-vouloir,

Pour l’inégalité,

Gonflant là leurs avoir.

 

Nous sommes leurs marionnettes,

Petites poupées de chair,

Leurs mots sont girouettes,

Jamais ne manquant d’air !

(19/01/2019)

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13 janvier 2019 7 13 /01 /janvier /2019 17:42

Les cris des âmes perdues

Hérétiques apostates,

Ces cœurs éperdus

Qui s’affolent et qui battent.

 

Manuscrits écarlates,

Le livre des mensonges,

Par les mains de Pilate

Nos douleurs se prolongent.

 

Oublions les prophètes,

Tous ces fous de nos dieux,

Ces parleurs estafettes

Là si peu compendieux.

 

Eteignons les buissons,

Tous ces feux trop ardents,

Sous la pluie des moussons

Qu’ils s’éteignent au-dedans.

 

Plus de croix ni croissant,

Ni de mur et de plainte,

Ce bourdon incessant,

De prières et complaintes.

 

Plus de corps ni de chaire,

De troïka divine,

L’hostie n’étant la chair,

Ni le sang qui s’avine.

 

Lors oublions David,

Moïse et l’océan,

Les mers qui là se vident

Face au peuple céans.

 

Que se taisent les appels,

Muette Jérusalem,

Les paroles qui rappellent

Ces démiurges et Golem.

 

Lors aimons ce grand vide,

Toutes nos grandes questions,

Ces questions qui président

Notre non religion.

(13/01/2019)

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13 janvier 2019 7 13 /01 /janvier /2019 12:36

Voyez là tout ce sang qui s’écoule,

Celui dedans nos veines,

Tout ce sang de nos morts qui coule,

De nos douleurs si vaines.

 

Rivières aux mousses purpurines,

Hémorragies naissantes,

Ces cœurs battants qui tambourinent

Aux blessures incessantes.

 

Océans mousseux et cramoisis

Plissés dans leurs reflets,

Rejetant leurs épaves moisies

De cadavres gonflés.

 

Les cieux pourléchés de garance,

Postillonnés de gris,

Sous l’haleine de leurs vents si rances

De leurs parfums aigris.

 

L’horizon comme une plaie béante,

Cicatrice infinie,

Toutes ces langues rougies et géantes

Sur son ciel définies.

 

Ce feu liquide et rougeoyant

Jaillissant de la terre,

De flammes et de sang s’enfuyant

Des intimes artères.

 

Ces plaies boursoufflées de gangrène

Sur le sol imbibé,

La mort y voit pousser ses graines,

Nullement prohibées.

 

Dans ce monde si plein de douleur,

Si coloré de sang,

Bien pâles sont les autres couleurs

Des geysers jaillissant.

 

Plaies et meurtrissures écarlates,

Saignements continus,

Les mers empourprées se dilatent

Pleines du sang contenu.

(13/01/2019)

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5 janvier 2019 6 05 /01 /janvier /2019 12:52
Le petit mandarin

Sa petite main qui bouge

Au soleil du matin,

Là tout entier de rouge,

Ce si chafouin pantin.

 

Sa tête qui s’agite

Comme pour nous saluer,

Tout d’abord qui hésite,

Pour lors s’accentuer.

 

Ainsi toute la journée,

Saluant les passants,

Sans jamais se tourner,

Ses gestes ressassant.

 

Ses yeux noirs et bridés,

Son si petit nez rond,

Voulant nous dérider,

Etrange petit larron.

 

Une babiole de  quat sous

Qui sans cesse se répète,

Chinoiserie par-dessous,

Dessus son étiquette.

 

Souvenir de ma mère

Si vieille mais enfant,

S’amusant de son air,

Toujours se balançant.

 

Le hochement de sa tête,

Sa main qui nous salue,

Petit bonhomme en fête,

Marionnette farfelue.

 

Quand vient le crépuscule

Doucement il s’endort,

Plus rien ne l’articule,

Le laissant comme pour mort.

 

La nuit noire là le fige,

Petit jouet de Chine,

Ombre ténue, ombre lige,

Ne courbant plus l’échine.

(05/01/2019)

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30 décembre 2018 7 30 /12 /décembre /2018 09:21

La course des nuages

Dans un ciel agité,

Dessus ce paysage,

Là semblant déjeté.

 

C’est le temps qui s’enfuit,

Nous attire… nous emporte,

Ce temps que l’on poursuit,

Qui referme nos portes.

 

L’eau vivante d’une rivière,

Ses remous et ses vagues,

Qui ravine ouvrière

Ses rives qui divaguent.

 

Les jours éphémérides

Qui s’ensuivent et se passent,

Dessinant là nos rides

Ces enrues de nos faces.

 

Ribambelle des saisons

Dans sa danse annuelle,

Feuilles mortes et floraisons,

Enchainés rituels.

 

Baptêmes extrêmes onctions,

La vie la mort se toisent,

Douleurs et componction

En leurs ombres chinoises.

 

Des sourires et des larmes,

Des enfants… des vieillards,

Quand la mort nous désarme,

Sans jamais de retard.

 

Ce temps notre imparti,

Qui nous semble sans fin,

Dont on prend le parti

Le mangeant à grand faim.

 

La course des nuages

Dans un ciel fatigué,

Dessus ce paysage,

Ne pouvant l’endiguer


(30/12/2018)

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28 décembre 2018 5 28 /12 /décembre /2018 22:18

Ce vent si froid qui nous caresse,

Là-bas ! Cet horizon perdu,

La douleur qui là nous adresse,

Son souffle sur nos cœurs éperdus.

 

L’hiver poignant, dehors… dedans,

Les cieux gris uniment étales,

Ce froid qui nous mord à pleines dents,

Glacé, qui en nos âmes s’installe.

 

La peine si forte qui nous étreint,

Tel un garrot nouant nos gorges,

La mort murmurant son refrain,

Là si lentement nous égorge.

 

Inutiles et vaines son nos plaintes,

Nos larmes nos sanglots et nos pleurs,

La mort nous marque de son empreinte,

Couchant sur nos âmes son ampleur.

 

La vie dès lors n’est plus qu’un gouffre,

Abîme obscur et torturé,

Une sombre gueule qui nous engouffre,

Geôle par un linceul obturée.

 

Il n’est qu’un seul, un seul destin,

Tous les chemins sont des impasses,

A la fin ne sera qu’un festin,

Celui de la camarde qui passe !

 

Bientôt la chair deviendra cendres,

Poussière des êtres dispersée,

Au terminus il faut descendre,

Le voyage ne peut s’inverser.

 

Les gens s’en repartent et s’égaillent,

La vie, elle, reprend son départ,

En d’aucuns la douleur tenaille,

Dans le froid la foule se sépare.

 

Ce vent coupant qui les embrasse,

Au loin ! Cet horizon bleuté,

Un grand vide qui là les angoisse,

Tant leurs âmes semblent désertées.

(28/12/2018)

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28 décembre 2018 5 28 /12 /décembre /2018 18:40

Tant de larmes, de pleurs étouffés,

De douleurs et de peine,

Pour tous ces cœurs là stupéfaits,

De cette mort si soudaine.

 

Des images, des mots, une musique,

Cet étau qui étreint,

La camarde, présente, impudique,

Son cercueil... un écrin.

 

L’amour qui s’écoule et se perd,

Ci des âmes qui frissonnent,

Le chagrin refuse de se taire,

Dans nos cœurs il résonne.

 

Des mots et des cris silencieux,

Hurlements intérieurs,

Le soleil n’est plus dans les cieux

D’aucun de ces prieurs.

 

Des paroles, une vie qui s’étire,

Les plaintes sont contenues,

Sa vie semble un martyre,

Nul…ne l’a retenue.

 

J’aurais tant voulu te le dire,

En cet instant dernier,

De mots, de baisers te couvrir,

Sans avoir à nier.

 

T’offrir cet amour si manquant,

T’étreindre, te rassurer,

Apaiser tes peines à l’encan

Sans ne rien mesurer.

 

C’est une ivresse, une chute, sans fin,

Toutes nos forces s’étiolent,

De ta présence nous avons faim,

C’est la mort qui nous viole !

 

Dehors le ciel est froid, si gris,

Lors chacun s’en repart,

Le cortège d’ombres s’amaigrit,

Mère ! La vie nous sépare.

(28/12/2018)

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