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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 00:01

 

(Pour lire avec la musique attendre la 43ème sec, prononcer les syllabes soulignées

 

 

DSCF0921.JPGJe te donnerai tous les mots et plus encore,

La bestiale furie d’un désir incomparable,

Ces mots les plus fous, d'iceux qui s’adressent au corps

Hurlent au ventre, gémissent, et séduisent le diable.

 

Insoucieux des ragots, ignorant des rumeurs,

Enivré, passionné de toi et de ton corps,

Saoul de ta chair, de ton antre et de ses humeurs,

Toute, je te prendrai, sans témoin ni recors,

 

De l’église interdite tu seras le mirage,

L’évanescence soufrée d’une vierge souillée,

Pour laquelle, l’union des chairs se voudra l’hommage,

L’offrande de nos êtres enlacés agenouillés.

 

En l'insane, seront l’enfer et le paradis,

En nos âmes, le maelström et la brise douce,

Car il ne sera point, de chemins interdits,

Ni de traverses illicites sous la lune rousse.

 

Au bûcher des plaisirs tout entier de folie,

Ma foi et mon âme, là, j’immolerai,

Tout entier de plaisirs, au bûcher des folies,

C’est consumé par les flammes, que je t’aimerai.

 

Empli de mes péchés, infâme et pestilent,

Jusqu’à la déréliction, pénitent de nous,

Dans la procession j’irais, hâve flagellant,

Là où mal et grâce dans les plaies vives se nouent.

 

A genoux, face aux juges, en leur cérémonie,

Déniant le blasphème, refusant le pardon,

Radieux, à jamais voué aux gémonies,

De ma chère oblative, aux dieux, ferai le don. 

 

Ce bonheur interdit je devrai renier,

De contrition, d’attrition, de mea culpa,

Je meurtrirai ma chair sans pourtant oublier

La brûlure merveilleuse, que me firent tes appas.

(22/12/2011)

 (Les mots en italiques étaient  une contrainte, points obligés de départ de ce poème) 

 

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 16:20

Tic tac, quand l’attente se fige,

Semblant vouloir perdurer,

Hôte impromptu, qui nous oblige,

Las nous contraint, à l’endurer.

 

En notre gorge, notre poitrine,

Le va et vient d’un balancier,

Alentissant dans sa combine,

Son balancement circonstancié.

 

Une procession allant à l’amble,

Dans sa démarche syncopée,

Ce lent tangage, qui lui ressemble,

A la chaloupe, d’un éclopé.

 

Chemin sans fin, faisant la trace,

A peine planté de candélabres,

Se refermant, telle une impasse,

Sur un lointain qui se délabre.

 

Il n’est que l’ombre des hier,

Pâles souvenirs des anciens jours,

Chinoises sombres sous nos paupières,

Vestiges obscurs, de nos détours.

 

Toutes ses heures, qui se traînent longues,

Sans goût, ni saveurs et parfums,

Sans phrases, ni paroles et diphtongues,

Ces heures, de nos instants défunts.

 

Des hurlements, bien silencieux,

Dans ce dédale de nos pensées,

Insupportable, cercle vicieux,

Semblant ne faire, que commencer.

 

Clepsydre sale si asséchée,

D’où ne s’écoulent que les poussières,

Fines cendres grises bien dépêchées,

En ces instances colinéaires.

 

Il en sera, d’autres aurores,

Quand bien même ces longues nuits,

Ces sabliers des petites morts,

Regain sableux, de notre ennui.

  

 (21/12/2011)

 

 

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 15:14

 

  (Lire à 20ème sec)

 

C’est un ciel matelassé,

Lourd, épais de nuages,

De nues grises enlacées

Figées sans remuage.

 

Une toile encotonnée

Aux replis de cobalt,

Coulures abandonnées

D’un chiffon de basalte.

 

La lumière s’y emmêle,

Se cherche et s’y égare,

Labyrinthe pêle-mêle,

L'empiégeant sans égard.

 

Crépuscule avancé

Dans l'avancée du jour,

De pénombre élancée,

Nonobstant les ajours.

 

Son lourd manteau pesant

Aux reflets de grisaille,

Si vaste et s’imposant ,

Malgré les entremailles.

 

Le voici là posé,

De reliefs écrasants,

Méandres composés

D'ellipses se brisant.

 

Incise de la brune

En l'azur faux-fuyant ,

D'où s'exhibe la lune,

Sur ce jour s’enfuyant .

 

Grasses, gorgées de flocons,

Gravides parturientes,

Les nues, nuages féconds,

S'amassent sommeillantes.

 

Etale et prisonnière,

Cherchant à s’évader,

De la nuit des ornières,

Lumière embrigadée.

 

Le ciel est empesé,

De gris et de coton,

L’hiver vient apposer

Le terne dedans ses tons.

 

(19/12/2011)

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 08:33

Dans l’impatience grise d’un ciel,

De l’abandon de son azur,

En sa lueur circonstancielle,

Dessous sa haute démesure.

 

Dans les replis cobalt de sa couche,

Drapée de ses nuages épais,

Tourmente lointaine que rien ne touche,

Sur l’horizon d’un lit défait.

 

Sa profondeur, sa négligence,

D’une abondance chiffonnée,

Que la lumière dans sa tangence

Hésite à peine à griffonner.

 

Longue et plaine qui étale son nombre

A l’instar d’une main qui passe,

Passe et dépose, son étoffe d'ombre

Robe de pénombre qui enlace.

 

Les cicatrices et fissures

De ces terres longues altérées,

Ci-devant, s’exhibent en blessures

Meurtrissures des landes éthérées.

 

C’est dessous cette voûte provisoire

Pesant plafond cotons obscurs,

Qu’est la stridence de l’aiguisoir

De ce rémouleur qui l’écure.

 

Le vent repasse sa lame fine

Dessus la caillasse qu’il érode,

Ces plissés reliefs qu’il affine

Par ses caresses et sa maraude.

 

L’averse, en cinglante ambassade

D’une tempête encore éloignée,

Drosse ses vives embrassades

Vers d'autres rivages encoignés.

 

L’impromptue débandade du jour

De par cette nuit fausse et factice,

Qui d’un coup abaisse l’abat jour

D’une brune incongrue subreptice.

 

Le crachin étire sa tenture

Et dès lors étrécisse l’espace,

Obscurcissant la devanture,

D’une rue se faisant impasse.

 

Des ruisseaux renaissent des rus,

Ces enfants de fleuves à venir,

Qui s’écouleront par les enrues,

Vers les coursives de l’avenir.

 

En un instant, d’une sombre agitation,

Dans la grosseur d’un ciel confus,

Le crépuscule, ou son imitation,

Virent apposer, leur voile diffus.

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 21:44

Mots acerbes, regards fous, violence,

Rien n’apaise, rien ne calme, flots de haine.

C’est au fond, que se cache l’enfance,

Aux tréfonds, que se traîne la peine.

 

Etre meurtri par la honte qui l’obsède,

Bourreau d’autrui, pour ne plus l’être de soi.

Envie de faire mal, pour unique remède,

Mais chaque coup donné, en retour le reçoit.

 

Intime tumulte, sans répit, ni caresse,

Déchirée dérobée, et souillée l’innocence.

Chaque geste, chaque mot, maladresse,

En un vent de colère, tourbillon de souffrance.

 

Vouloir le pardon, de ce que l’on a pas fait,

Laver son âme d’un péché non commis,

Sans cesse se fuir, pour vouloir oublier,

Oublier, maquiller, cet instant ennemi.

 

Telle une proie qu’on abuse, en horrible bête,

D’un malin plaisir, d’une ignoble volonté.

Comme un objet dont on use, puis qu’on jette,

Ame fragile et meurtrie, confiante et éhontée.

 

Regards perdus, ailleurs, regards fuyants,

Vivre, s’enfuir au-dedans, réfugié de soi,

Fuir, éviter, tous ces yeux dérangeants,

Repousser à tout prix, les effractions du moi.

 

Quand le monde n’est plus que tournis,

Et que la vie, alors, devient tourmente,

L’obsession, cruelle, s’invite en amie,

Devenant de l’âme, l’irrépressible amante.

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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 17:42

Une attente, infinie,

Où s’allongent les heures,

D’un reclus, d’un banni,

Affligé de bonne heure.

 

Rien d’autre que cela

Car tout entier d’icelle,

D’icelle bien terne et là,

Si las sans étincelle.

 

Que faire pour oublier,

Ne plus attendre en vain ?

En vain se replier,

Accouver son couvain.

 

S’enfuir et s’en distraire,

Desserrer son étau,

De sa cage s’extraire,

A grands coups de marteau.

 

Ne plus tourner en rond,

Ni le martel en tête,

Migraine macaron,

L’encéphalo-esthète.

 

Des ronds, des ronds de jambe,

Crémeux, des ronds de flan,

Flambant l’héron enjambe,

Néron sur son bat-flanc.

 

La voici la voilà,

La tante malicieuse,

Dans tout son tralala,

Tatie, la veuve anxieuse.

 

Sentez ses harassantes,

Ces heures et ces minutes,

Par paquet de soixante,

Qui cognent l’occiput.

 

Mal de tête, mâle d’eunuque,

Privé de son parti,

La lame dessus la nuque,

De nos bijoux sertie.

 

Quand cessera enfin,

Ce moment monotone,

Ce corps né si affin,

Du cornet d’Ellington.

 

Une attente, sans recours,

Où se longent les heures,

Bas nylon banni court,

Latente de ce bonheur.

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10 décembre 2011 6 10 /12 /décembre /2011 19:03

 

 

 

Silhouette pensée,

Le fusain de Stendhal,

Son tracé nuancé,

Au contour de scandale.

 

De pourpre et de sanguine

Départie de l’encombre,

Sensuelle et câline

Se dessine son ombre.

 

Un mirage dans la tête,

Paysage insistant,

S’y révèle s’y entête,

Le désir de l’instant.

 

La mémoire qui devine

Dans le rouge et le noir,

Au travers de la bruine,

La passante du soir.

 

Son flou linéament,

Ses courbes et vallées,

Maîtresse sans amant,

Là-bas, s’en est allée.

 

La pluie fine sur son corps

Qui scintille à la lune,

Dans l’étrange décor,

Cette femme si brune.

 

Tel un rêve un espoir,

La voici qui s’approche,

Se distingue du noir

De son galbe l’ébauche.

 

Il fait nuit dans la rue

Sous le parme des cieux,

La pénombre s’est accrue,

Soulignant l’audacieux.

 

Les pavés, la chartreuse,

La scansion de ses pas,

La vision ténébreuse,

Crayonnant ses appas.

 

Dans l’onde des caniveaux

Où la lune se baigne,

S’entremêle l’écheveau

Des néons, des enseignes.

 

Il la voit, l’imagine,

Dessus ce marchepied,

Chalande sibylline

Passante de papier.

 

Griffonne sa mémoire,

L’attrait de son plaisir,

Se reflètent de sa moire,

Les traits de son désir.

 

Elle s’en vient prestement

De l’obscur se détache,

De sa ligne le vêtement,

D'où ses hanches s'attachent.

 

Silhouette mystère,

Le dessein de l’attente,

Il la croque et l’espère,

Tel le fruit qui le tente.

 

La voici qui le touche,

Puis ses bras qui enlacent,

Lente, elle approche sa bouche,

Il pleut sur la grande place.

 

Par devers les paupières,

Un baiser se prolonge,

Sans parfum des hier

Se consacre le songe.

 

Sous les effets trempés,

Plaqués, moulant son corps,

Sont ces formes estampées,

D’une lande sans écore.

 

C’est à lui qu’elle se donne,

Dans la nuit de ses rêves,

Sans défi, s’abandonne,

Se concède sans trêve.

 

(10/12/2011)

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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 16:39

 

 

Au crépuscule, en perdition,

Elles s’affaissent, se couchent puis s’étalent,

Pour cette vaine immolation,

De filles perdues, de femmes fatales.

 

Elles s’avancent, et puis se reculent,

Comme attirées, comme obligées,

Jusqu’à l’instant, où tout bascule,

Incoercibles affligées.

 

Lasses, aliénées au pied des dunes,

Brisées, elles s’y laissent mourir,

Ces filles de nuit, filles de la lune,

Non jamais plus, n’iront courir.

 

Là, sous le regard des étoiles,

Muettes, lointaines et scintillantes,

Devers la brune, dessous sa toile,

Elles se tairont, agonisantes.

 

Etales dessus l’ombre du sable,

Viendront gésir l’écume aux lèvres,

Ces filles de joie, femmes inlassables,

Couvertes de morve, emplies de fièvre.

 

Sans se douter qu’elles s’immoleront,

Dans une suite interminable,

L’une après l’autre, elles dérouleront,

Leur blanc tapis, devant le diable.

 

L’astre du ciel et de la nuit,

Dans sa lueur découvrira,

Cette hécatombe qui le suit,

Que sa pénombre recouvrira.

 

C’est tous les jours, par attraction,

Qu’elles s'abandonnent au pied des dunes,

Vague habitude, par distraction,

Filles de la mer, et de la lune.

 

 

  (09/12/2011)

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8 décembre 2011 4 08 /12 /décembre /2011 19:14

Quelques notes, une odeur ou une image,

S’en renaît hier enfoui,

En des souvenirs vagues et bien sages,

Dans ce grenier des aujourd’hui.

 

Là, tout nous revient tel un flot,

Comme une marée de là-bas,

 S'en venant sur le sable chaud

Dérouler son branle-bas.

 

Du plus profond ressurgissent les chamades,

Les frissons anciens, les sanglots, les sourires,

Qui dans une folle et incroyable cavalcade,

Sous la peau, dans le cœur, se remettent à courir.

 

Des enfants, des baisers, des courses des veillées,

Un tournis, des farandoles, des rires, des regards,

Les émois des premiers désirs doucement réveillés,

Dans ce train du passé qui d’un coup entre en gare.

 

Et l’âme dans l’ivresse d’antan se laisse emporter,

Entraînant le corps avec elle dans cette sarabande,

S’égarant dans ce que les souvenirs ont apporté,

De ces rues perdues des émotions non chalandes.

 

Tout est clair, évident, comme si était l’instant,

Des voix, des mouvements et des couleurs.

Tout est là, dans cet hier disparu, mais insistant,

Si prégnant de parfums et d’anciennes chaleurs.

 

Quelques bruits, une odeur, une lumière,

Alors s’égaillent ces jours passés,

Qui dansaient allègres, sous nos paupières,

Pour dans notre mémoire, s’effacer.

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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 13:06

Laure est une amie au talent incroyable, rencontrée sur le net par hasard, elle a accepté que j'expose ici l'un de ses clichés, elle a cette qualité rare de sublimer les corps et surtout le sien... mais aussi sur  les choses qu'elle croise au hasard de la ville

 

 

kkk.jpgSon regard, lui, est un pinceau,

La lumière, sa palette,

Elle peint, dessine sur la peau,

Ce que l’œil interprète.

 

En noir et blanc ou de couleur,

Son trait est un émoi,

Un instant de vie et d’ailleurs,

Dans ce temps qu’elle sursoit.

 

Son monde, fait d’ombre et de lumière

Où s’exaltent les corps,

Au droit des poses singulières

Effondre ses accores.

 

Ses images dévoilent,

Nous interpellent et nous provoquent,

Blasphème d’une toile,

Troublante, délicieuse équivoque.

 

Gros plan, voici ses seins,

Ses lombes, l’intime de son val,

Collines d’un bassin,

Penchant de nos désirs, l'ovale.

 

L'impertinence de son invite,

Charnelle invitation,

Rayon, halo d’une poursuite,

Lueur, incarnation.

 

Son regard, insigne est décent,

Sa lumière, sensuelle,

Elle feint, décline l’indécent,

Dessillent nos prunelles.

 

 

(Merci à Corinne pour  ce morceau) 

 

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