De la mémoire les ombres promeneuses,
Ces instants de jadis qui s’en reviennent,
Légères impromptues, floues ou lumineuses,
Passantes chalandes en valses de Vienne.
Parfums de madeleines aux figues mûres,
Au soleil si chaud de ces autres fois,
Les ombres qui lézardent sur les murs,
De ces bâtisses lointaines de l'autrefois.
Le profond silence des après midi,
Campanile au tocsin des heures passées,
Chaleur pesante de cet outre midi,
De l’astre, en son zénith si haut placé.
Dessous les paupières le voici venu,
Petit village de ces temps oubliés,
Décorum d’une enfance revenue,
De l’insouciance, aux ailes éployées.
De vieilles femmes, courbées, de noir vêtues,
Passantes troubles en l’ondoiement de l’air,
Les rues désertes, chauffées, comme revêtues,
D’une chaux de lumière ardente et claire.
Peu à peu, comme sortis de siestes molles,
Dans la touffeur apparaissaient des gens,
Qui par devers eux traînaient sur leur sol,
Leurs âmes tassées, sous ce ciel obligeant.
Le soir, la fraîcheur tombée des sommets,
Glissante et lente s’épanchait sur la plaine,
Caressante comme auparavant jamais,
Laissant en la sorgue une lune pleine.
Les réverbères, lamparo des ruelles,
Agglutinaient les insectes nocturnes,
Noces des fourmis et lunes de miel,
Etranges ballets des anneaux de saturne.
Il était des brouhahas et des bruits,
Harangues de cris et musiques lointaines,
S’égaillant en la brune de ces soird’hui,
Où chuchoteuses, s’écoulaient les fontaines.
Dans la nuit, sur le penchant des montagnes,
Scintillaient de surprenants vers luisant,
Feux follets, entre versants et campagne,
Logis agrestes de ces paysans.
En la mémoire, des ombres promeneuses,
Des instants de jadis qui redeviennent,
Légères incongrues, douces et capiteuses,
Allantes passantes qui s'en vont et viennent.
(29/01/2012)
(Pour le plaisir d'écouter)