C’est un lent poison
Une douce cigüe,
Etouffant la raison,
En sa housse exigüe.
Une peste un régal
Un délice cruel,
Petite mort sans égale,
Dans l’étroite ruelle.
Il s’instille chaque jour,
Lentement dans la chair,
Sans possible retour,
En notre âme s’insère.
Feu ardent qui couve
Une lave discrète,
Incendie qui s’accouve
En sa braise secrète.
Larve intérieure,
Qui dévore sans cesse,
Pour le pire, le meilleur,
Carnivore caresse.
Dans la tête, dans le cœur,
L’éternelle migraine,
Larmes, hauts le cœur,
En le temps qui s’égrène.
Le doute, la peur, l’errance,
Lancinante douleur,
Pulsatile garance
Impulsive couleur.
Si présente d’absence,
Continuelle sourde,
Dans la tête s’élance,
Puis s’y écrase lourde.
Horloge sensuelle,
Balancier qui lacère,
Mécanisme virtuel,
Au-dedans les viscères.
Fatigué, impuissant,
Incapable de faire,
Souriant, languissant,
Interdit dans sa chair.
Fuir en la demeure
Partir et rester,
De silence, de clameur,
Se taire, et protester.
Silencieuse agonie
Dans le bruit des chamades,
Aux abois, agoni,
Par ce cœur si malade.
C’est une lèpre magnifique,
Un curare sans pitié,
Une gangrène prolifique,
Qui détruit sans quartier.
De passion infesté
Au plus profond de l’âme,
Ne pouvant contester
La souffrance qui s’y pâme.
(Dec 2010)