Il est un banc, quelque part, dans un jardin,
Où les âmes vont s’asseoir pour se confier,
Et que la rosée fraîche repeint chaque matin,
Attendant que le soleil s’en vienne la défier.
Il est un banc, là-bas, où les gens se disent,
Regardant au loin devant eux,
Ces émotions douloureusement apprises,
Pour ainsi, les couper en deux.
Il est un vieux banc, ailleurs, qui écoute,
Les confidences des êtres en peine,
Leurs peurs, leurs pleurs et leurs doutes,
Dans le lent crépuscule qui les emmène.
Il est un banc, ici, qui entend et se tait,
Qui sagement s’emplit des évidences,
De paroles d’hommes et de femmes tourmentés,
Sous la paresse des rayons qui dansent.
Il est un banc, quelque part, vieilli et muet,
De tant de choses entendues savant,
Qui jamais ne dira à quiconque ces secrets,
Douleurs d’âmes d’aujourd’hui et d’avant.
Sur ce vieux banc, un jour, tu es venue me dire,
Ta vie, cette existence si difficile à comprendre,
Tandis que la lumière douce s’en venait luire,
Se refléter dans tes cheveux et s’y surprendre.
Il est un banc, quelque part, dans un jardin,
Où l’une contre l’autre, nous avons pleuré,
Mêlant ainsi nos larmes, oubliant le dédain,
En cette brune naissante, nullement apeurés.