Ténue, c’est à peine qu’elle effleure
De sa douce lumière,
Ce sol asseché et sans fleurs
Aux instances premières.
Là souriante et matinale,
Retenant sa caresse,
En son point lointain cardinal
Elle étire sa paresse.
Si belle en son aube nouvelle,
La voici qui s’avance,
Dans ce jour, qui lent se révèle,
Distillant sa jouvence.
Mais quand bien même son avancée,
Elle parait hésitante,
Comme ne plus voulant élancer
La journée hors l’attente.
Des paillettes dessus ses paupières,
D’or fin et de rosée,
Sa peau aux parfums de bruyère
Délicats et posés.
Voilà que sonnent les matines
Bâillonnées par la brume,
Bien mate étrange sourdine
Qui fredonne et s'embrume.
La terre assombrie et bien vieille,
Réalise qu’elle la fuit,
Abandonnée par son éveil,
S'en retourne à la nuit.
(21/12/2013)