La nuit ici s’écoule,
Noire, son ciel enivré,
Les nues qui s’y déroulent,
Dans l’ombre délivrées.
Les cieux courent et s’enfuient
Emportés par le vent,
Cet orbe couleur de suie
Sur la terre s’élevant.
Courant du firmament
Rivière sombre et céleste,
La sorge résolument
Ci déroule sa Geste.
Le ballet éthéré
De ces étoiles nocturnes,
Sur la scène aérée
Aux anneaux de saturne.
Tourbillons et volutes,
Où la lune se noie,
Toute entière de la lutte,
Dans ces cieux qui l’ennoient.
Une étrange plaie diffuse
Sur l’horizon lointain,
La nappe si confuse
D’un rouge qui là déteint.
L'impalpable cavalcade
Dessus ces langues de sang,
Ces rivières et cascades
Aux remous incessants.
Des chevaux invisibles
A la robe luisante,
Ruent, se cabrent, invincibles
Telles des vagues brisantes.
La nuit est un théâtre,
Une arène, un combat,
Où les âmes viennent se battre
Pour la reine du sabbat.
(01/12/2015)