Quand l’instant devient souvenir,
Qu’il échappe au futur,
Se refusant à devenir
N'étant plus que rature.
Quand les sourires deviennent si flous,
S’effacent et disparaissent,
Que nulle mémoire ne les renfloue,
Ni même s'y intéresse.
Quand les regards n’existent plus,
Atteints de cécité,
Estompés là dans le surplus
De cette opacité.
Quand l’horizon devient étale
Sans ombre ni soleil,
Que disparaissent les pétales
Et les grains sous la treille.
Quand il n’est plus de silhouette,
Ni sa grâce sensuelle,
Que l’on s’agite girouette,
Sans l'espoir d'un appel.
Quand les aubes, cessent de tourner,
Que la rivière s’assèche,
Nos lendemains sont ajournés,
Au temps qui se dépêche.
Quand les yeux se ferment, fatigués,
Qu’il n’est plus rien ici,
Plus de passions à endiguer,
Plus de chamades aussi.
Quand nos regards sont sans miroir,
Sans image ni retour,
Fenêtres closes d’un mouroir
Sans traverse ni détour.
Quand les jours se confondent aux nuits,
L’aurore au crépuscule,
Toutes nos heures déroulent l’ennui
Qui s’installe et bouscule.
(02/07/2015)