(Ce poème est un hommage aux femmes que le temps rend encore plus désirables et auxquelles on ne prête pas sufisamment attention.)
Le temps a suivi son chemin,
Irréfragable destinée,
Tout entier de ses lendemains,
Irréméable, aroutiné.
Pourtant vous êtes là madame,
Si bellement par lui apprêtée,
Sensuelle troublante et si femme,
Pour vous il semble s’être arrêté.
Que nous importent les années,
Les jours, leurs heures et leurs minutes,
Moissons que les vents ont vannées,
Au charme votre âge ne se dispute.
Bien lointaine est votre jeunesse,
L’insouciance de votre beauté,
Pourtant devenue son ainesse
Le temps vous a lui cadottée*.
Quand vitement les fleurs se fanent
C’est que d’aucuns les ont coupées,
D’ombres de couleurs ou diaphanes,
Leur plaie nul ne peut étouper.
Jour après jour toutes se passent,
S’ensuivant chacune, vos saisons,
Sans que jamais ne se froisse
De vos pétales, la paraison.
Si femme dans cette complétude,
Je vous regarde et vous désire,
En ce fol instant de quiétude
Par vous, s’enfante le plaisir.
La jeunesse n’est point une vertu,
Elle est un instant, parmi d’autres,
Combien sublimes soient ses statues,
De vous madame, me fais l’apôtre.
(31/10/2013)
* Cadeauter, cadot(t)er (cadoter , cadotter )(graphie de ce dernier p. plaisant.), v. trans. Synon. de gratifier