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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 13:09

 

 

L’insondable profondeur de ces instants de mal être, ou encore d’euphorie des solitudes, de l'évasion, de la création, ne sont-ils pas les seuls moments, les insignes et privilégiés instants où l’on ressent vraiment notre propre, notre seule et assurée humanité, où l’on se sent vraiment soi-même, tout entier de nous, départi, délivré, du poids de l’image qui nous revient des autres, cette impression pesante et certaine qui nous dicte ce que nous devons être absolument, évidemment, dans une perpétuelle incertitude de savoir, d’appréhender, qui nous sommes au vrai ! Qui est cet être qui nous constitue et s’ébat en notre nom dans un monde de reflets et de relativité ? En cet Enfer? Car qui sommes nous... qui sommes-nous ?

On ne choisit pas d’être ce que l’on est, on le devient sous la pression et la nécessité d’autrui, mais aussi par le refus, la négation de vouloir être ou devenir cela, indissociables corollaires. La désespérance n’est-elle pas l’étonnement de nous savoir vraiment, la stupéfaction de cette rencontre d’avec nous-mêmes ? Une révélation terrible et insupportable, et à la fois la réalisation de l’impossible d’être in fine ce que nous sommes, pour n’être que ce que l’autre veut que nous soyons ! Alors le réel huis-clos, n’est-il cette rencontre in petto d’avec soi, cet insupportable rendez-vous, où le dialogue-monologue est insoutenable, douloureux, illusoire, écrasant, dans le tumulte d’un si pesant silence !

Vivre est-il un obligé, une obligation, lorsque l’on constate que ce nous ne signifie rien, et que la comédie nous échappe, par ce que le dialogue ne convient plus ? Ne nous convient plus ! L’échec, ce qui appert être une non-réussite, n’est-il pas au vrai l’affirmation, la contestation de cette inadéquation au monde, à ce réel imposé ? N’est-il pas la victoire du nous sur eux, sur cet autre nous que nous sommes malgré nous ? Faut-il absolument se relever pour être digne de soi ? La réussise comme parangon, comme victoire d’une humanité triomphante, comme certitude et vérité ! Cette aliénation au dogme, voulant que se redresser fera absolument de nous des êtres emplis de dignité et de beauté, de vertu et de force... des modèles, des héros de ce monde.

Ne pas déchoir, sans désir profond de revenir alors, seule excuse possible pour un pardon, un regard acceptant... Savoir conjuguer son être, verbe d’état, d’état de soi, qui s’accorde avec tout, sans condition, alors que pour avoir il faut être placé avant, devant... seule nécessité pour que le pluriel et le genre soient acceptés, acceptables !

Qui sommes nous au juste, sinon des modèles et des images, confondus et confondants... et plus personne n’ose alors dire ce qu’il est, ne le sachant vraiment, sinon que lorsqu’il s’esseule et se risque à la douleur du contraste et de l’égarement !

Etre fou, reconnu comme tel, pour enfin savoir qui l’on est, tout en acceptant qu’autrui nous dise que nous ne savons plus qui nous sommes ? S’obliger à vivre pour être supportable à son propre regard, ce regard par trop dirigé, par trop illusoire, par trop... étroit et conditionné !

Avoir absolument envie de vivre comme axiome et paradigme sans alternative aucune que la déviance ! Trahison et blasphème de l’individu à l’encontre de l’ensemble, et de sa rassurante certitude qu’être, c’est aller de l’avant, sans cesse, dans la conquête et l'adéquation au discours, dans l’ivresse et les truismes du lendemain... ce lendemain qui chante... à tue-tête!

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commentaires

H
<br /> Merci Johan .<br />
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H
<br /> Opiniâtre ? Vous touchez juste  .C'est dit avec élégance  :)<br />
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E
<br /> <br /> Je vous dois bien cela vous passez tellement de temps à me lire et ressentir!<br /> <br /> <br /> C'est vraiment flatteur et touchant<br /> <br /> <br /> <br />
H
<br /> Je suis là ,à vous lire...<br /> <br /> <br /> Qu'ai-je à ajouter à ces dialogues ? ....<br /> <br /> <br />   Sans ces questionnements  ,préambules de ce que nous sommes ,serions-nous ?<br /> <br /> <br />  "Une nuit des temps " est en nous a écrit Bachelard ....J'ose citer ce scientifique et philosophe ...Je suis tombée dedans un jour comme une étoile dans un cratère en éruption ! :)<br /> <br /> <br />                                                                                              <br />
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E
<br /> <br /> JBachelard oui ce scientifique philosophe entrevue en terminale<br /> <br /> <br /> merci de votre opiniâtre fidélité<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> lorsque je fais référence aux enfants...je veux dire qu'il peut être impossible d'être capable de par la maladie, de par l'âge, de mettre en mots le ressenti.<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> kaleidoscope en noir et blanc...peu importe...l'image change ;o)<br /> <br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> certes...c'est beau aussi l e noir et blanc :-)<br /> <br /> <br /> <br />