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Articles RÉCents

13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 14:23

Le café est chaud, machinalement il souffle dessus tout en conversant. Cependant au fil de la discussion sa pensée fuit, va ailleurs et lentement lui dessine un décor, une histoire, autre, avec les mêmes protagonistes mais plus intime, plus osée.

Elle lui parle, il la rêve. Face à face ici et là-bas ; paroles ici, regards là, intimité, complicité et langueur. Devant, sans un mot dans un silence trouble qui envahit la tête et pénètre la chair. La viande frémit et se tord au-dedans. Un spasme qui court jusqu’aux entrailles et envahit les tissus. Il dégage sa main et doucement la porte vers son bassin.

Elle parle de choses d’autres et lui il répond, moitié présent et moitié dans son fantasme qui s’épanouit.

Sa main glisse sous sa ceinture tandis que le regard reste fixe en liaison avec elle. Elle observe sans ciller, sans parler. Cette attitude semble commander les gestes. Déjà les vêtements s’ouvrent et libèrent la tension d’une chair qui se gonfle, qui s’emplit d’une fureur organique et émotionnelle. C’est chaud et impudique et pourtant il continue, le regard rivé aux yeux qui l’encouragent.

Le café emplit sa bouche et la déglutition se mêle au trouble qui s’installe, derrière dans l’autre histoire. Elle parle et lui s’enivre sans pouvoir se retenir.

Sa main saisit son sexe, c’est chaud, dur, humide et délicieusement troublant. Elle, elle ne dit rien. Lentement ses jambes se détendent et s’entrouvrent les cuisses que la jupe peu à peu dévoile. Sa main effleure, caresse et se souille. Son corps se soûle et tremble, les forces l’abandonnent et au-dedans le noeud se noue et serre, étrangle, la pudeur incapable d’agir s’est enfuie.

Elle se lève et verse le café. Elle parle toujours sans ne rien voir, deviner. Il entre en son rêve, le ventre lui fait mal. Pourtant il répond.

Son sexe est libre, il gonfle sous la caresse et l’espoir, chaud, brûlant. La liqueur transparente s’écoule doucement renforçant l’envie des gestes et le plaisir qui en découle. Les cuisses sont ouvertes, le regard hypnotique ne se dérobe pas. Là-bas, dans la pénombre de l’entrejambe la chair désirée se laisse deviner. Un désir offert et lointain, un sexe glabre, fascinant

Pas de sucre, il se tourne et décroise les jambes. Il ne sait plus, ne contrôle plus son esprit vagabond. Le ventre tressaille jusque dans la profondeur des organes, dans les tréfonds des viscères. Elle parle, délicieusement aveugle de ce qu’elle crée, ailleurs.

Doucement il se laisse glisser sur le sol et s’avance sans vergogne l’oeil rivé sur cette intimité qui luit et s’offre dans le silence. Il est sur le dos et rampe doucement le sexe tendu dans sa main qui mine l’amour. Il s’approche voyant de mieux en mieux ces plis si sublimes qui l’envoûtent et l’appellent.

Il se lève et regarde à la fenêtre pour s’entendre parler du temps. Elle lui répond, lui se sent bien, mais il lutte contre ses élans violents qui grandissent en le sein de sa viande turgide.

Les jambes lentement entrouvertes se laissent glisser et doucement la chair luisante s’approche de son visage; chevilles de part et d’autre. Elle est accroupie au dessus de sa tête, et sur sa bouche se dépose un sexe de femme au parfum de désir, d’offrande. Il y goûte avec avidité et s’enivre de sa moiteur, de son toucher humide et lisse.

Un fond de café qu’il fait tourner dans la tasse. Elle est au bout de la pièce. Il la regarde faire mais n’y voit plus qu’un désir, un trouble sublime qui lui tourne les sens, l’envahit et le tient, d’une poigne serrée.

Elle parle, de dos.

Il mange, suce et lèche, des sons retenus s’échappent, il fouille l’intimité de sa langue et s’y enfouit. Plus rien n’existe, les senteurs, l’humidité et le goût d’aller plus loin l’emportent. Sa langue avide caresse, lape, se promène pleine d’outrecuidance et de vivacité. Elle n’obéit plus à la morale et déborde plus bas oublieuse des convenances, une rose salace, fleur de tabou. Elle, dessus lui, vivante, brûlante, se laisse envahir, les cuisses tendues par l’effort fatiguent et tremblent, mais elle tient et son corps accompagne la danse que joue son plaisir. La lumière baisse, une main lentement va convoiter ce qu’une autre main enserre.

Le temps passe, il va falloir partir. On s’embrasse. Il voudrait dire, mais ne sait comment, déjà il est dehors, fatigué et triste car au dedans se joue toujours l’instant, sans retenue.

Il roule et ne voit pas le chemin qui se déroule devant lui, dans son âme l’ébat se poursuit si puissant, si complice, interminablement fort, compendieusement solitaire...

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commentaires

S
<br /> <br /> Ni prof de français, ni bienvenue.<br /> <br /> <br /> Premier et dernier commentaire.<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> M'sieur Poète...une nouvelle admiratrice...elle vous tutoie...connait votre prose...qui est elle ? Votre prof de français ?  "c'est comme çà que tu dois écrire". pourtant c'est bien<br /> notre poète... bienvenue parmi nous Solen.<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Lorsque tu évoques la femme, ton écriture est sublime, d'une sensualité jamais provocatrice ni gratuite, toujours époustouflante. C'est vraiment cela que tu dois écrire.<br /> <br /> <br /> <br />
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