Pouvoir faire de tous les mots des notes,
Pour décrire ici la douleur,
De nos espoirs et de nos fautes,
Qu'aussi s’entendent leurs clameurs.
Le refrain du chant de nos larmes,
Ce requiem de la tristesse,
Par l’encre brandir toutes nos armes,
Ce feu qui dedans nous progresse.
Du crayon battre la musique,
Allegro puis fortissimo,
Un crescendo calligraphique,
Par la prosodie de ces mots.
Écrire pour soi, écrire pour l’autre,
Pour que sonnent les cris de ces cœurs,
Que les paroles soient les apôtres,
Des canons issus de nos chœurs.
Que la caresse de ces accords,
Lors s’en vienne apaiser nos êtres,
Cette chair si faible de nos corps,
Souvent ne sachant que paraître.
Puissent vibrer aux tréfonds de nous,
Les verbes pronoms et adjectifs,
Que notre carnation renoue
Avec l’esprit dans l’affectif.
Que toutes les phrases deviennent portées,
Soient de bois de cordes et de cuivre,
Pouvant alors nous emporter,
Tout heureux de pouvoir les suivre.
Des mots violents, des mots violons,
Souffrant, vibrant dessous l’archet,
Des notes courtes, des sanglots longs,
Dessus nos âmes écorchées.
Du temps faisons un métronome,
Rythmant cette écriture sonnante,
Que ces mots là alors nous nomment,
En une symphonie étonnante.
Dans l’air l’éclat de cet écho,
De ces nénies calligraphiées,
Que tous ces sons soient lors l'écot,
D’un opéra orthographié.
Tel un orage dans le plein ciel,
Hurlant, cognant, battant les nues,
Nous ramenant à l’essentiel,
De nouveau-nés criant et nus.
Écrire la vie comme Beethoven,
Dans la furie d’une tempête,
Le sang battant dedans nos veines,
Sans que plus rien ne nous arrête.
Que la grammaire soit un orchestre,
Son orthographe les instruments,
Paroles droites ou bien senestres,
Écrites libres ou en rimant.
Lire la vie et la prononcer,
Comme un roman, comme un poème,
Savoir un jour y renoncer,
Car tel sera ce théorème.
(03/07/2020)
