Cet ennui qui appelle,
Qui vous happe et retient,
Dans son temps parallèle,
Tout à coup vous maintient.
La pensée s’y soumet,
Toute prise de torpeur,
Toute entière désormais,
A sa sombre couleur.
Le corps las s’abandonne,
Si plein de sa mollesse,
A cet état s’adonne,
Y perdant sa noblesse.
Il n’est plus qu’un refrain,
Un lamento si sourd,
Là faisant son chemin
Au travers vos détours.
Un crédo, une peine,
Un bourdon infini,
Le tracé d’une plaine
Qui jamais ne finit.
Si pesant vague l’âme
Qui se pose en l’esprit,
Éteignant toute flamme
Que le cœur a prescrit.
L’oppression là vous tient,
Vous embrasse fortement,
Vous opprime, vous retient,
Par ce charme qui vous ment.
La vie semble un sanglot,
Un torrent de tristesse,
D’affliction qui enclot
Votre cœur et le presse.
Gourmande mélancolie
Affamée de vous-même,
Qui vous prend qui vous lie
En son flasque baptême.
Tout en vous s’amollit,
Se répand et se perd,
En cette aboulie
N’ayant plus de repère.
Si moites sables mouvants,
Qui vous collent et aspirent,
Vous digèrent là s’ouvrant
Sur le fond des soupirs.
(29/04/2020)