Voici venue la fin des temps,
La fin des temps béats,
Là celle de nos anciens printemps,
Pour d’autres aléas.
Terminée notre suffisance !
Ce sentiment d’orgueil,
Il nous faudra faire allégeance,
De notre morgue faire deuil.
Partout abattre nos statues,
Apostats de nous-mêmes,
Revoir dès lors notre statut,
Ne plus nous dire je m’aime.
Voilà la peste et ses consœurs
Fléaux de la nature,
Leurs miasmes et autres accesseurs
Faisant candidature.
Il nous faut apprendre à trembler,
Gémir et supplier,
Toutes nos angoisses rassembler,
Car il nous faut expier !
Demander le pardon de tous,
Celui de nos ancêtres,
Celui de ses choses qui poussent,
Que l’on pensait non être.
Le temps des humbles et des petits,
Celui de la vraie place,
La fin de nos grands appétits,
Pour la pleine disgrâce.
Voici le temps des plaies et morts,
De toutes les souffrances,
Douleurs des âmes et de nos corps,
Des pestes en leurs outrances.
La fin de l’homme en son grand œuvre,
De toute impunité,
La faucheuse telle une couleuvre,
Étouffe nos vanités.
(18/03/2020)