Toutes les saisons comme une musique,
Un lent refrain qui se répète,
Le temps qui passe comme amnésique,
Qu’il soit égal ou qu’il tempête.
Fin août... chaque été qui se meurt,
Semblant avoir vécu trop vite,
Déjà ne sourdent plus les rumeurs
Des soirées longues qui nous invitent.
Septembre survenant impromptu
Quand bien on le sentait venir,
Chaque année le voilà qu’il ponctue
Ce temps passé pour l’avenir.
On a beau faire, se retourner,
Notre enthousiasme de juin n’est plus,
C’est bien la fin de la tournée,
Cette parenthèse qui se conclue.
Les cieux se grisent et s’alourdissent,
Semblant nous dire que c’est fini,
Lors nos pensées les assombrissent,
Comme écrasées par l’infini.
C’est un voile lourd qui se dépose,
Un lent collet qui se resserre,
Un trouble étrange en nous s’impose,
Se colle à l’âme et puis l’enserre.
Une mélodie violoncelle,
Prégnant roulis, présent tangage,
Mélancolie qui s’amoncelle,
D'un cœur usé prenant de l’âge.
La pluie estompe les couleurs,
Comme délavant là nos regards,
Reviennent alors toutes les clameurs,
Des rues des villes, des halls de gare.
Les nuits se pressent, bousculent le jour,
La vie reprend son plat train-train,
Le temps s’égrène comme toujours,
Toujours s’écoule sans notre entrain.
(28/08/2018)