(Au retour d'une promenade avec mon chien...)
Le froid s’est posé sur la plaine,
Les éoliennes ne tournent plus,
Les nues dans les cieux semblent pleines
Lourdes, empesées de leur surplus.
Le rouge au lointain se délaye,
Encre garance sur l’horizon,
Camaïeu d’orange pareil
D’un cristal en sa paraison.
Les labours asséchés se brisent
Vastes ornières qui s’envieillissent,
Les terres lointaines paraissent grises,
Gelés des brins sauvages y flétrissent.
Toute vie ci semble arrêtée,
Le jour grisâtre porte son deuil,
Déjà la nuit s’est apprêtée
Glissant là sur son lit de feuilles.
Les branches sombres enchevêtrées
Se dessinent en ombres de Chine,
Dentelles figées et empêtrées
Dans la lumière pâle qui crachine.
Dès lors le temps comme en retard
Se hâte semblant lors si pressé,
Si bien qu’encore tôt il est tard
La sorgue venant s’y adresser.
L’espace s’étrécit, se referme,
Le crépuscule est en avance,
Là-bas disparaissent les fermes
Dessous ce voile qui les devance.
La pénombre embrasse les terres
L’une après l’autre les étreignant,
En la noirceur le jour s’enterre
Le ciel lentement s’éteignant.
Le froid plus dense s’est apposé
Figeant cet infini obscur,
Sombreur unie et disposée
Dessous l’éclat des Dioscures.
(20/12/2016)