Posée sur la vitre la buée,
Une larme lente s'y glisse,
Dehors la nuit semble embuée,
L’automne, son chagrin, ses prémices.
Les arbres maigres sont dénudés,
Dessus leurs pieds gisent leurs feuilles,
Dentelle d’ombres venant préluder
Ces branches mortes qui les endeuillent.
Les âmes se trainent en leur paresse
Comme écrasées dessous leur bât,
Etrange cortège de pécheresses
Qui dans la fange boitent bas.
Le pointillé des réverbères
Dans le grand vide de la nuit,
Dessus des flaques se réverbère
La lueur triste de leur ennui.
Comme un grand mal qui nous enserre,
Qui nous embrasse et nous étreint,
Un nœud coulant qui se resserre
Garrotant là le moindre entrain.
Une danse lente qui ondoie
Valse triste d’un cœur fatigué,
Sur la vitre dessine le doigt
Ces larmes qu’il ne peut endiguer.
(29/10/2015)