Une étreinte intérieure,
Comme un gouffre sans fond,
Emportant l'âme ailleurs,
Au profond des tréfonds.
Des larmes que l'on contient,
Ne sachant d'où elles viennent,
Cette angoisse qui nous tient,
Murmurant son antienne.
C'est un mal sans douleur,
Sans plaie ni saignement,
Un instant sans couleur,
Contenu dignement.
On aimerait le saisir,
Le comprendre, le toucher,
Pour ne plus là gésir,
Se laisser attoucher.
Cette vague, sa marée,
Intime, qui va et vient,
Cette coque amarrée,
Qui se cogne ô combien.
Pourquoi donc cette étau,
Qui vous serre et enserre?
Crépuscule bien trop tôt,
Comme venu des enfers.
Perdu tel un enfant,
Si fragile apeuré,
Égaré dans l'instant,
Sans pouvoir s'aheurer.
Vouloir céans mourir,
Se départir du mal,
Rien plus ne ressentir,
Devenir animal.
Ce lierre organique
Étouffant notre âme,
Exprimant la panique,
Alambic de larmes.
(17/02/2022)