Brillantes et conjointes
En l’ombre de l’abside,
Si proches si disjointes,
Opaques translucides.
Lumière des vœux, lueur des âmes,
Chagrin secret larmes de cire,
Histoire d’un homme ou d’une femme
Que la pénombre vient adoucir.
En le silence des lieux,
Côte à côte enflammées,
De ces regards si pieux,
Votives allumées.
Flammes légères et dansantes,
Fines ballerines conventuelles,
En ce transept toutes ondoyantes,
Voisines, complices et mutuelles
Des cierges et chandelles,
Lentement se consument,
Suppliques des fidèles,
Présentes ou posthumes.
Pavane des âmes insérées,
Oblations, offrandes et prières,
Volutes de flammes incérées
Sacrificielles écuyères.
Vitraux parfums d’encens,
Parfois un courant d’air,
L’invisible embrassant,
Ces filles de lumière.
Un bruit de pas, un bruit de chaise,
Une ombre passe sous la nef,
Ténue, discrète si peu à l’aise,
Venant frôler les bas-reliefs.
Etrange crucifié,
Embaumé de lumière,
En l’antre pacifié
Des querelles guerrières.
Sabbat chrétien enluminé,
Danse des anges et démons,
Sous cette voûte illuminée,
En l’intérieur est le sermon.
Brillantes et conjointes
Pénombre de l’abside,
Se touchent de la pointe,
Dansantes Parnassides.