Poison doux éprouvé,
Qui lentement s’instille,
En nos âmes accouvé
Se répand, se distille.
Malicieuse ciguë,
Qui s’écoule au-dedans,
En ces douleurs aigues,
Pour un mal trop ardent.
De nos sangs la liqueur,
Le venin assassin,
Répandu en nos cœurs,
Au profond de nos seins.
Cette intime brûlure
D’une lave discrète,
De sa lente coulure
En des failles secrètes.
Le frisson de nos lèvres
En des rêves éveillés,
De sueur et de fièvres
Aux instants de veillée.
Parasite des âmes,
Malaria de nos sangs,
Punition de l’infâme,
Pour des cœurs innocents.
Flagellants silencieux,
Lanières cicatrices,
Morbides délicieux,
Altières incitatrices.
De l’âme le cyanure,
Ce venin similaire,
De la pleine morsure,
Le baiser corollaire.
Les amours venimeuses
Leurs sèves de poison,
Riantes et charmeuses,
Délices déraison.
Ces lentes agonies
Si longues prolongées,
De douleur agoni,
Par les heures allongées.