N’aimer que toi et rien d’autre,
Dans la solitude des attentes,
Comme un messie sans apôtres,
En le reniement qui le tente.
Faire le tour de soi et du monde,
En une quête sempiternelle,
Mais ne rien trouver à la ronde,
Que la nuit en robe nouvelle.
Contenir l’emballement des chamades,
Ne plus être qu’un enfant perdu,
Seul capable de fuites et dérobades,
En les instants de ta survenue.
Perdre les mots au moindre de tes regards,
Le ventre broyé en l’étau intime,
Figé en la demeure, stupide et hagard,
Par cette peur intérieure sublime.
Et ton sourire, comme un ralenti,
Éclat d’un soleil nouveau,
Me pénétrant petit à petit,
Lame douce d’un renouveau.
Avide de tes poses, de ton profil,
De ces instants hors de tout,
Où le temps se déroule tel un fil,
En l’ouvrage qu’il recoud.
Pantin du ridicule,
À l’aube de ta présence,
Mes désirs se bousculent,
Et paralysent mon aisance.
Attendre ces moments ténus,
De toi ces minutes enrobées,
Secondes à peine advenues.
Déjà par les autres dérobées.
N’aimer que toi et rien d’autre,
Dans l’incertitude des attentes,
Comme un messie sans apôtres,
Immolé en sa lente tourmente.