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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 20:35

Il y a les ocres, les verts,

La tourmente de gris,

Comme un ciel à l’envers,

Les labours sous la pluie.

 

Et puis ce vent, qui souffle

Sur les champs en devers,

Qui s’égare qui s’essouffle

Rescapé de l’hiver.

 

Sa course folle et froide,

En les enrues gorgées,

Humides empoignades

Sur la glèbe égorgée.

 

Un soleil égaré,

Comme absent, trop lointain,

En des cieux séparés

Si parés de chagrin.

 

L’infini de la terre,

Le tumulte du ciel,

L’impossible éventaire,

D’un terrestre arc-en-ciel.

 

Un rayon de lumière

Dilacère la grisaille,

Transperçant la verrière

De nuées qu’il cisaille.

 

Le grand vide des plaines,

L’absolu du silence,

Dans la bruine si pleine

Déversant sa dolence.

 

L’absence insoutenable,

Si forte si prégnante,

De cet astre impalpable

La distance poignante.

 

Et la plainte du vent,

Son écho ses rafales,

Qui s’en va s’élevant,

Geignement triomphal.

 

Là-bas sur l’horizon,

Aux confins du regard,

Du soleil l’oraison,

Laconique s’égare.

 

C’est la pluie qui déverse

Sa brumaille collante,

Dans le flot d’une averse

Qui s’inverse insolente.

 

Il fait gris, il fait froid,

Sous la voûte qui s’éloigne,

En la peine et l’effroi,

Où mon âme s’empoigne.

 

Il n’est rien qui déchire,

Ce voilage si sombre,

Ni ne vient l’affranchir,

Du tissage de l’ombre.

 

Où es-tu mon Soleil ?

Où es-tu ma lumière ?

Quand à peine s’éveillent,

Les semailles premières ?

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