La rue, la pluie, la nuit,
Des images dans la tête,
Dans le corps des frissons,
Là-haut, des étoiles.
Elle marche, silhouette,
Élégante découplée,
Ici, et ailleurs,
Là-bas plus encore.
Sur sa peau un parfum,
Sur ses lèvres un baiser,
Traces légères,
Souvenirs d’autre part.
Elle va, au hasard,
Chemine, solitaire,
Lumière des rues,
Compagne de l’ombre.
Les vitrines éclairées,
L’écho de son pas,
En le désert du soir,
Sous la pluie, dans le froid.
Elle va, au devant,
Elle rentre, chez elle,
L’âme brûlante,
Braise de sa chair.
Tout est encore là,
Sous le vent,
En elle, si fort,
Dans son ventre.
Soliloque d’un cœur,
Regards et odeurs,
Sensuelle nocturne,
Hors sa honte et sa peur.
Putain sublime devenue,
Sans pudeur, ni vergogne,
D’un instant dérobé,
Au commun, et aux heures.
Sur ses lèvres la senteur,
Du plaisir, de l’outrance,
En ses cuisses l’humeur,
De désir et d’offrande.
Elle valse dans sa tête
Sous la bruine,
Cœur qui bat
Ballerine d'ailleurs.
Caresses volées,
Chapardées à la vie,
Uniques partagées,
Violentes et douces.
Offerte, sans retenue,
De morsures et de souffles,
Par les pleurs et les cris,
Les regards et les mots.
Toute à lui, pleine,
Ouverte mouillée,
Impudique folle,
Femme abandonnée.
Elle va, rentre chez elle,
Emplie de son amant,
D'une semence belle,
Liqueur d’un instant.
La rue, la pluie, la nuit,
Des mirages qui entêtent,
Dans le corps l’horizon,
Et là-bas, des étoiles.