Sur son visage ce pinceau
Il va, il va et vient,
Déposant dessus la peau
Déjà ce qui advient.
Il oblitère l’instant,
Les caresses les baisers,
Passant et repassant
Dans un geste léger.
Lui, la regarde faire,
Emu, plein de stupeur,
La voyant là défaire,
Les traces d'un bonheur.
Couleurs du quotidien
Que ce pinceau dépose,
Traçant le méridien,
Qui termine la pause.
Si belle si altière,
A peine rhabillée,
Posant sur ses paupières,
Les contours oubliés.
Présente mais partie,
Si proche si lointaine,
La voilà départie,
Devenir incertaine.
Crayons et Mascarat,
Petite boite cassée,
Des lèvres l’incarnat,
Pulpeuses exhaussées.
Penchée vers ce miroir,
Reflétant son visage,
Elle trace sur la moire
Son ancien paysage.
Traits et poudre de riz,
Estompes et couleurs,
Extraits poudre d’oubli,
Déguisent sa pâleur.
Sublime de l’instant,
De sa Geste légère,
L’amante s’effaçant,
Devenant étrangère.
Elle retrace son épure,
Silhouette de femme,
L’esquisse de l’impur,
Cachée dedans son âme.
Entre les pleurs, l’émoi,
La voyant disparaitre,
Il hésite le choix,
Ne laissant rien paraitre.
Sa main danse, ballerine,
Si leste découplée,
Effaçant assassine,
Les traces accouplées.
Il la regarde faire,
Elle-même redevenir,
De l’instant se défaire,
De lui se désunir.