L’œil d’un monde infini,
Sur soi-même ce regard,
Quand bien même défini
Le pinceau s’y égare.
Sans ne rien figurer,
Ni chose ni modèle,
Sur ce cadre adiré
L’émotion si fidèle.
Par les teintes le lointain
L’ailleurs existentiel,
Sur la psyché sans tain
La fractale arc en ciel.
Profonde galaxie
Vieil iris fatigué,
Stupeur ataraxie
Du regard intrigué.
La veine sur le marbre,
Le cratère en hélice,
Les écorces sans l'arbre,
Enroulées et si lisses.
La voûte d’un empyrée
Michel Ange céleste,
Volutes inspirées
Tournoyantes et lestes.
Maelstrom camaïeux
D’azur et de nuages,
Qui emporte les yeux
Par delà son fluage.
Les pigments se déposent
Ci se mêlent, là se cherchent,
S’enroulant se disposent
Imposant la recherche.
Une toile et ses couleurs,
Une palette, sa lumière,
Elle semble la douleur
La naissance première.
L’ivresse d’une danse,
Des sens, l’emportement,
En teintes et nuances
Son flou linéament.
Une pupille, cataracte,
Acryliques étoiles,
L’ouverture en l’entracte
De l'instant qui se voile.
Du plus profond de l’être
Surgit l’inspiration,
De pastels et de lettres
L'artiste gestation.
(12/05/2012)