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Articles RÉCents

17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 12:30

En des mots incertains, par des idées confuses, à la tombée de ce crépuscule intime, j’irai…j’irai. Nul besoin de chercher, de questionner alentour, la sente est évidente, il suffit de se laisser porter, le chemin chacun l’a en lui déjà tracé.

Il me faudra pourtant me départir de mes habits, de ces vêtements de civilité, de ces choses si absurdes dont on se pare pour laisser croire que l’on est ainsi, convaincre autrui qu’on lui ressemble, qu’on est pareil, évidemment pareil.

Laisser en tas ces habitudes et les masques, toutes ces bonnes manières et les sourires afférents. Rassembler les mimiques et les mots, ou alors les disperser, afin que nul ne puisse les récupérer et reprendre l’escroquerie.

Quand tout cela sera fait, que plus rien ne sera, sinon le corps et ses instincts, il me faudra m’agenouiller et me forcer à vomir, longuement, avec insistance. Les doigts plongés dans l’âme j’expulserai tout mon fiel, par petits jets, larmes aux yeux et acidité dans la gorge. Vider mon être, par spasmes douloureux, de sa morale, de son éthique, de son altérité, de ses salissures, de sa beauté, si tant est qu’il en reste des traces...dans une violence unique, assécher mon humanité, créer le néant par la force, et me dépouiller de moi même…enfin.

Peu à peu, au fil des soubresauts, la bave aux lèvres, je redeviendrai une bête, non pas celle qui existe en moi et s’emmêle dans mon humanité, aux nuits des pleines lunes de la raison, me rendant bestial à l’occasion des colères et des haines apeurées ! Non, peu à peu, lentement je retrouverai cette animalité, non pas immanité, bestialité, mais cet état de vie dépourvue d’intention, de préjugés, celle qui conjugue le présent sans savoir le conditionnel, ni n’a le souvenir des hier, sinon dans l’expérience des dangers. Celle qui ne se projette pas dans un futur ni ne l’appréhende, en tous les sens du verbe.

Dans cette douleur de l’expulsion, je perdrai sciemment l’horreur d’être un Homme pour devenir un animal, un vrai, sans calcul, sans préconçus, sans volonté, sinon que celle de vivre et de le ressentir pleinement, intimement, indépendamment d’autrui. A jamais j’oublierai, le mépris, la cruauté, la volonté, la soumission, le ressentiment, l’amour et la haine sa pareille, et surtout la consubstantielle hypocrisie, l’inhérent mensonge... des jours meilleurs.

Ce jour là, je ne serai plus ni pour moi, ni pour autrui, dans une quelconque représentation... libéré des pensées et des questions, des croyances, libre dans l’incertitude des lendemains, loin du mensonge, du mien et de celui des autres... sans la peur du temps qui passe, ni le souci des contradictions et des contingences. Ce jour là, les promesses n’auront pour moi plus de sens, et l’espoir n’aura plus de place. Je ne tricherai plus d’avec moi-même, ne me payerai plus de mots, je ne serai plus dans mes questions, mes doutes, et mes peurs ne seront que charnelles... et mes frissons chair de poule. Je ne penserai plus, et par là donc... ne serai plus... J’existerai tout simplement dans ce que je serai, et plus dans ce que je penserai être, ni redouterai d’être en moi ou en autrui. Ce jour là, je serai libre de tout, plus rien n’aura prise, la vie ne sera pas une obligation, une peur, mais un fait !

« No cogito ergo no sum »

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commentaires

V
<br /> <br /> Bonsoir Johan,<br /> <br /> <br /> L'écriture et l'art en général permet d'exprimer tout ce qui fait  notre humanité. Elle permet de se dire aux autres, pour se soulager certes, mais sa fonction est surtout de témoigner de<br /> notre universelle condition humaine. Si tout le monde n'est pas en mesure d'écrire comme vous, Johan (ce qui est évident), vous lire nous renvoie à nous-mêmes. Et nous serions bien ennuyé si vous<br /> ne pensiez plus... Désolée, il vous faut continuer... Valdy<br /> <br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> oui il le faut mais j'aimerais ne plus le faire<br /> <br /> <br /> J'ai perdu mes dernières illusions :-) Bise de Rubempré<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> De tous, vous êtes l'unique à écrire ainsi.<br /> <br /> <br /> Un verni ne tient pas bien longtemps. On peut faire illusion...si peu. Simplement notre raison qui se fait la belle, la malle, se joue en fugue.<br /> <br /> <br /> Et puis un jour, on Rouvre les yeux. ;) . Les hier construisent nos aujourd'hui. En La majeur. L'on se dit : tant perdu. Se nourrir des regrets.<br /> <br /> <br /> Il est un temps présent construit de son passé. Il est tentant d'en faire l'expérience. Conjuguer à tous les temps, pluie, soleil, gelée...l'unicité de l'être et de l'avoir. Faisons nous riches<br /> car nous le sommes.<br /> <br /> <br /> ...je délire ;))) <br /> <br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> Elle a déliré<br /> <br /> <br /> elle délire<br /> <br /> <br /> elle delirera<br /> <br /> <br /> Bise à la bulle  à tous les modes et tous les temps :-) Sous le soleil, la pluie et le vent!<br /> <br /> <br /> <br />