Vos yeux clairs tels un océan,
Là, si limpides et si profonds,
Dedans lesquels me noie céans
En les heures sises qui se défont.
Sont les traits de votre visage
Ici, si bellement dessinés,
Ces jours passés d’un paysage,
Jadis, maintenant bassinés.
C’est sans rien dire que je m’étonne,
Comme interdit par l’émotion,
Du charme votre qui détonne,
Censure de l’âge par sa motion.
Puis ce dessin de votre cou,
Ce port de tête, votre sourire,
Tel une estompe sans à-coups,
Un autre ailleurs vient de s’ouvrir.
Bien plus qu’un trouble, une beauté,
C’est un instant qui s’éternise,
Un monde à part, un à-côté,
Jetant son ombre sur Venise.
Vos mains, vos bagues et bracelets,
Cette élégance délicate,
Que cette transe vient déceler,
Là se faisant, votre avocate.
Je voudrais dire mais ne le puis,
Par ce regard, tant fasciné,
Cet indicible qui me conduit
Sur son chemin là dessiné.
Une Joconde, un empyrée,
Faits de couleurs et de musique,
Une œuvre d’âme toute inspirée,
Du temps passé, comme amnésique.
Vous n'êtes point réalité,
Rien qu'une image, capsieux mensonge,
Un faux semblant d'ainséité,
Car tant de belles, ne sont que songes..
Vos yeux si clairs, vos lèvres peintes,
Modigliani en votre col,
En cette ivresse, en cette absinthe,
De vous Je fais, mon bel alcool.