Errer seul dans le jour,
Comme être dans la nuit,
Cécité de toujours,
Au soleil qui s’enfuit.
Thébaïde oubliée,
Solitude de l’âme,
D’un silence publié,
Où se taisent les pâmes.
Souvenirs des mots,
Des instants magnifiques,
De caresses et de maux
De regards mellifiques.
Une peine qui se traîne,
Tel un fardeau trop lourd,
Une chamade à la peine,
Entraînant son balourd.
Si proche si lointaine,
De paroles et d’attentes,
Adorable certaine,
Incompossible aimante.
Au vent des solitudes,
Sont les notes passées,
En la lourde lassitude
Des non-dits ressassés.
Un chemin sans trajet
Dans un monde nouveau,
Amoureux étrangers
Sans passage à niveau.
Sa peau, ses cris, ses larmes,
Son sourire, son silence,
L’étrange de son charme,
Quand son âme se balance.
En elle dans un ailleurs
Impossible réel,
Par le rêve meilleur,
Et pour l’éveil cruel.
Un soleil différent,
Aux couleurs si nouvelles,
En son monde afférent,
Déroulant sa tavelle.
Sur mes lèvres son souffle,
Son souffle que je respire,
Qu’elle expire et qu’elle souffle,
Qu’elle souffle et que j’inspire.
Et le manque s’installe,
A peine repartie,
Étirant l’intervalle
De son temps départi.
Astre d’un jour unique,
D’un là-bas espéré,
D’un soleil tunique,
Dans un ciel en perré.
Errer seul et sans elle,
Comme être dans la nuit,
Tel un oiseau sans ailes,
Sous le ciel de l’ennui.