C’est une aube figée dans sa nuit qui se traine,
Un matin qui attend ce soleil inascible,
Matineux crépuscule de la brune qui l’entraine,
Le rendant chaque jour ainsi plus irascible.
Dans ce temps qui passe, ne sont que contrefaçons,
N’étant point de lumière sinon celle qui lui ment,
Qui copie ses manières, lui montrant sans façon,
Ce faux jour qui adhère laissant croire l’écoulement.
Quand bien même il vieillit, il n’est que la demeure,
Cette avance controuvée d’un surplace qui se grime,
En ces heures envieillies qui renaissent et se meurent,
Se lamentent et se suivent les instants anonymes.
Là, sise en son espoir, une différente aurore,
Aux éclats de rosée d’un soleil rougeoyant,
Décrivant dans le ciel orangé sémaphore,
Le tracé, le dessin d’un destin foudroyant.
Combien furent ces matins, ces levers faux-semblants ?
Où s’enchaînait le temps, où s’enchaînait la vie,
Ces longs jours incertains si fades et ressemblants,
Dépourvus tout autant, tout autant de l’envie.
La vanité des choses, la vanité des êtres,
L’une et l’autre les saisons, aux heures indécises,
L’attente qui se forlonge et ressemble paraître,
En cette aube espérée, qui bien peu se précise.
Elle est là il le sent, indicible et confuse,
Par devers un regard, ou alors quelques mots,
Qui méfiante telle une femme, tout d’abord se refuse,
Pour ensuite se donner, sans qu’importent ses maux.
Entre chien et loup dedans la nuit qui s’étire,
Un matin qui attend, depuis l’aube naguère,
Un si vieux crépuscule que la brune s’attire,
Le rendant chaque jour, si simplement vulgaire.
Quelques notes, des silences, les touches d’un clavier,
En ce dimanche d’hiver, la courte après midi,
Du lendemain l’angoisse, impossible à obvier,
Prégnante et si pesante, l’attente d'un lundi.
(19/02/2012)