La lumière se dérobe,
Disparaît sous les nues,
A ses pieds gît sa robe,
Et paraît sa chair nue.
En la messe du matin
Heure officiante de l’aube,
Les murmures en latin
Le chant d’un chœur en aube
Son parfum, son encens
Dans la pénombre du cloître,
Ce vitrail indécent,
Son magnifique théâtre.
Cathédrale de lumière
Au lever du soleil,
Les nénies, les prières
De l’instant qui s’éveille.
La liturgie du jour,
Sa silhouette belle,
Ses formes et ses contours,
Image qui se révèle.
Gisant de marbre blanc,
Sa couronne et ses plaies,
Sa peau, son corps troublant,
Et ses cheveux défaits.
La nef et ses colonnes,
Le transept et sa croisée,
Les rayons qui jalonnent,
Ses jambes blanches, décroisées.
D’au travers les meneaux,
Des pinceaux de lumière
Qui traversent les vitraux,
Enlumineuse verrière.
Un lent regard qui monte,
Qui s’arrête sur sa chaire,
Sans pudeur et sans honte,
En la fraîcheur de l’air.
Un bénitier de pierre,
A l’entrée de ce temple,
Empli d’une eau si claire,
En son bassin si ample.
Son autel, son chevet,
Sa gloire et son retable,
Le dessein achevé,
D’un désir redoutable.
Sa crypte au plus secret,
Sous l’abside et son chœur,
Nichée en le sacré,
En le sacré d’un cœur.
Ouverture meurtrière
D’où s’en vient la clarté,
Par le haut et l’arrière,
Lumineux aparté.
Si bellement dévoilée,
Aux matines solennelles,
Sous la nef étoilée,
La cariatide charnelle.