Désespérant décor
S'étalant au lointain,
Aux quatre points encore,
Les fanaux sont éteints.
Ravages de la ville,
Squelettes de béton,
Surface semblant une île,
Grise et noire en ses tons.
Tout n'est que ruines, gravats,
Formes torses rouillées,
Là témoins des fracas,
Toutes les rues dépouillées.
Carcasses soviétiques,
De luttes fratricides,
Immeubles faméliques,
Des frappes homicides.
Échalas calcinés
De briques et de ciment,
La ville assassinée,
Par ce crucifiement.
Tous les êtres se terrent,
Tout ici semble mort,
Car les hommes s'enterrent,
En payant ce prix fort.
Bientôt sera l'orage
A la foudre d'acier,
Le vacarme et la rage
Dans la brume viciée.
Le ciel comme enflammé
Déversera sa lave,
De la haine proclamée
Accouchera l'orage.
Il faudra que tous meurent,
Pour que cesse cette pluie,
Que le vent des rumeurs,
Se taise dedans la nuit.
Marioupol va mourir,
Réduite et incendiée,
Ses êtres vont périr,
En leur pénitencier.
Sauvages attitudes,
Les Hommes sont ainsi,
L’histoire jamais n’élude,
Les combats sans merci.
(20/04/2022)