Voici venu le temps de la tornade,
Celui des grands coups de balai !
Le temps divin des grandes bastonnades,
Des lapidaires et des galets.
Que soit le grand autodafé des âmes,
L’immolation de tous les êtres,
Celui de la faucheuse et de sa lame,
Le temps des grands bûchers champêtres !
Nenni, nul pardon ni contrition,
Au diable paroles et prières !
Dans la douleur des belles attritions
Tuons les tous à coups de pierre !
Voici le temps du grand baptême naissant,
Celui des ablutions divines,
Lavons le monde, la terre, d’un bain de sang
D’une liqueur qui nous avine.
Enfin voici le temps des assassins,
De ces massacres oblatifs,
Celui des longs cortèges, des noirs desseins,
Des sacrifices laudatifs.
Que ci s’écoulent les rivières cramoisies
Jusqu’aux deltas des océans,
Pourrissent les carcasses jusqu’au moisi,
Pour que plus rien ne soit céans.
Il est grand temps de mettre fin au temps,
De supprimer tous les témoins,
Pour que seuls s’en reviennent à chaque printemps,
Quelques bourgeons là pour le moins.
Voici venu le temps du grand ménage,
Du mois du sang, du mois du rouge,
Le temps béni du grand équarrissage,
Égorgeons là tout ce qui bouge !
Oyez, oyez chers citoyens du monde !
La fin des jours est arrivée !
Tous alignés, en rang, finies les rondes !
Il est grand temps de tous crever !