L'entaillure de l’automne
Par sa lame effilée,
En sa brume monotone
toile filée.
Ses oiseaux ricaneurs
Dans son ciel homogène,
Corvidés chicaneurs
Criailleurs et sans gêne
Tapis fangeux de feuilles
Sales brunes et mordorées,
Sous les arbres qui s’effeuillent
Torses mâts accorés.
La grisaille équanime
En la cinglure du vent,
Sur les champs anonymes,
Aux labours se levant.
Cet horizon confus
Délayé dans le ciel,
Monocorde et diffus
Dans ce gris arc en ciel.
Sous les pas, de la glaise,
Terre grasse lourde et collante,
Qui adhère et nous pèse
Dans l’aurore nonchalante.
L’esquisse floue d’un coteau
Par delà les forêts,
Telle l'estompe d'un bateau
Débouquant de l'orée.
Une lumière sans soleil,
Sans chaleur ni parure,
Dans l'automne qui s’éveille
Qui s’installe et perdure.
(11/10/2015)