(il y a un lecteur sous le texte; à vous de voir...)
Démêler l’écheveau, pensées et souvenirs,
Ces ombres intérieures et fantômes nocturnes,
Par l’étrange caniveau les sentir advenir
Sardoniques et rieurs en les heures taciturnes.
Avides et austères, cruels et féconds,
Solennels instants, terribles terrifiants,
Crépuscules solitaires, infinis et profonds,
Qui s‘en viennent en ce temps, impavides nous défiant.
La douleur les nourrit, gourmande et pourvoyeuse,
Rouges scarifications, le baiser de la mort,
La sorgue leur sourit, si froide et silencieuse,
Des âmes l’amodiation, sans regrets ni remords.
La file des condamnés, mouvante et interdite,
Dans la nuit joue son chant, lamento des souffrances,
Complainte des damnés, de leurs âmes maudites,
Qui résonne et s’étend, dolente désespérance.
De larmes et de prières, en la sombreur interne,
Lentement elle s’étire, l’intime marabunta,
Molle cohorte ouvrière, sur cette route terne,
Les forçats se retirent, leurs plaies sont magenta.
(20/04/2014)